Happy Anniversary est un petit film sans prétention au sujet ultra simpliste : à l'aune de leurs trois ans, un couple s'interroge sur l'avenir de leur relation.
Porté par deux acteurs de talent, Ben Schwartz et Noël Wells, le film retrace, en une journée, le parcours du couple. La rencontre et le début, où tout est nouveau et excitant, les disputes, les choses que l'on regrette d'avoir dites, les autres couples de l'entourage à qui l'on se compare, l'animal que l'on adopte ensemble, les exs, et surtout ces moments d'intimité partagée tellement précieux et que l'on ne pourra jamais recréer avec quelqu'un d'autre.
C'est là que le film réussit avec brio: dans ces petites scènes où la complicité est palpable, le bonheur évident, et l'amour à l'essence la plus pure.
Les films sur le couple sont nombreux mais peu le montrent de manière aussi naturaliste. Surtout, le film montre les interrogations qu'un couple d'aujourd'hui dans leur trentaine traverse : doit-on s'engager, qu'en est-il des enfants ? Y a t-il quelqu'un de plus adéquat quelque part ?
L'autre point fort du film, ce sont les personnages. Tout comme dans la série Love de Judd Apatow, la psychologie des personnages est substantielle : peut-être d'apparence simple mais tellement plus profonde qu'elle n'y paraît. Mollie est un peu siphonnée, légèrement névrotique, pessimiste, dans le doute, l'hésitation et le négativisme. Sam lui, est une bonne patte, et il l'aime sa tarée de petite amie. Il adore ses sautes d'humeur tout autant qu'elles l'énervent parce que Mollie rend la vie excitante, et surtout parce que leurs deux personnalités s'équilibrent.
Happy Anniversary s'inscrit donc la lignée des films qui parlent du véritable amour, de l'amour réaliste. Celui qui doute, qui est névrotique, imparfait, insatisfait mais réel et tangible.
Parce qu'aimer, c'est décider de choisir la même personne, encore et encore, malgré ses imperfections et ses défauts inables. Parce qu'aimer, c'est partager cette bulle intime et complice, ces moments de joie inégalables, ces blagues que seuls deux êtres comprennent, ce langage commun et ces jeux enfantins.
En outre, la photographie est jolie, certains cadres astucieux, et les dialogues délicieux. Que demander de plus ?