Je me rappelle la première fois que j'ai vu ce court métrage, c'était en troisième en Arts Plastiques pour l'Histoire des Arts du brevet. La prof éteint la lumière, fait taire mes camarades et lance le film et là, je vois la souf, la vraie. Je vois la guerre comme on ne la voit pas à la télévision. Je n'ai jamais vraiment été ionnée par l'Histoire, ni très forte pour retenir les nombres, mais ces 2 000 personnes mortes lors d'un test, ces 2 000 vies qu'on a pris, qu'on a retiré violemment à coup de bombes, en appuyant simplement sur des boutons, resteront dans ma mémoire à jamais.
"Allez donc expliquer à une mère la mort de son enfant!"
26 avril 1937, lors d'un simple jour de marché: 3 heures et demie d'horreur, de pleurs, de cris.
Vous vous imaginez, vous, voir votre petit monde brûler pendant 3 longues heures? Non. Pourtant c'est la réalité, c'est arrivé.
Et c'est ça que veut montrer Alain Resnais: c'est horrible, mais c'est arrivé. Tout cela à travers un texte poétique et fort, et grâce aux nombreuses œuvres de Picasso qui exposent les flammes, le dégoût, la douleur, la misère de ces innocents en utilisant entre autres des symboles comme le taureau et le cheval qui souffrent représentants du peuple espagnol.
"Dire que tant d'entre nous avaient peur des éclairs, peur du tonnerre. Que nous étions naïfs! Le tonnerre est un ange, les éclairs sont ses ailes. Nous n'étions jamais descendu dans la cave pour ne pas voir l'horreur de la nature en feu."
Un court métrage au rythme irrégulier, rapide pour l'horreur, lent pour la tristesse. Avec une voix criarde et violente ainsi qu'un orchestre qui suit le ton de sa voix et amplifie les effets que donnent les œuvres. Les deux réunis dénonçant à la perfection ces actes de barbarie, provoquant colère et empathie chez la personne qui voit ce court métrage.
"Sous le bois mort du chêne de Guernica, sur les ruines de Guernica, sous le ciel pur de Guernica. Un homme est revenu qui portait dans ses bras un chevreau bêlant et dans son cœur une colombe. Il chante pour tous les autres hommes le chant pur de la rébellion. Qui dit "merci" à l'amour, qui dit "non!" à l'oppression!
Un homme chante et les frelons de ses douleurs s'éloignent dans l'azur durcit, et les abeilles de ses chansons ont quand même fait leur miel dans le cœur des Hommes.
Guernica, l'innocence aura raison du crime."
En conclusion, on peut dire que l'ambiance dérangeante grâce au rythme, aux œuvres et aux divers sons qui composent ce court métrage, ainsi que sa violence, marque efficacement les esprits sur l'évènement révoltant et tragique qui s'est produit ce jour là.