Quand on voit ce film on ne peut s'empêcher de penser à un testament filmique. La frénésie d'Eastwood à enchaîner les films pour raconter à tout prix avant que ça ne se termine.
Mais c'est oublié le thème encore plus important qui sous-tend ce film : la ation.
Mais ceci nous éloigne de Gran Torino, un moment "magique" de cinéma. Eastwood nous entraine dans une histoire où il prend du recul sur lui-même et sa filmographie, extrêmement touchant.
Dans Gran Torino il campe le personnage d'un homme à la retraite, ancien combattant de la guerre de Corée et ayant travaillé chez Ford. L'explication du titre vient de la Gran Torino, vient de cette voiture conservée de cette époque, objet de nombreuses convoitises (dont la plus pathétique sera celle de la petite-fille qui espère que le testament du grand-père lui sera favorable).
C'est aussi l'histoire d'un homme, vivant dans le é et qui ne sait pas communiquer avec sa famille. Un bon américain, drapeau flottant devant la maison sur un jardin parfaitement entretenu. Mais aussi pétri de rancœur et d'un racisme violent.
Et l'installation de nouveaux voisins viendra perturber la vie tranquille qu'il pensait mener jusqu'à sa mort.
Ce portrait noir de l'Amérique, est en même temps très surprenant par sa force comique. Et dans ce film, Eastwood prend malin plaisir à contre pied le spectateur, c'est un anti-Dirty Harry, ou plutôt le film de sa rédemption
Un film ambitieux traitant de nombreux sujets : la vie, la mort, la filiation, le leg, la religion, la vengeance...
Difficile de parler sans trop en dévoiler, notamment comment se termine l'histoire, un moment très fort et qui donne tout le sens au film, difficile aussi d'expliquer comment le film mêle autant d'émotions : tristesse, rire, colère... sans pour autant sombrer dans la facilité.
Il est d'une sincérité rare qui ne saura que bouleverser l'âme du spectateur.
Danny Boyle, tu peux rendre tes Oscars.