Je l'ai trop aimée pour ne point la haïr

Rita est Gilda et Gilda est Rita. Ces deux femmes sont indissociables lorsqu'elles chantent, dansent ou jouent la comédie avec un naturel insolent qui les rend aussi bien magnétiques qu'attachantes. Elles sont une seule et même femme fatale.


Pour Rita je ne sais pas mais Gilda rêve de liberté et pourtant s'enferre dans une situation toxique. Elle est la victime et le jouet de deux hommes qui alternativement l'aiment ou la rejettent dans une sorte de triangle (!) amoureux assez intenable quand on sait que la mafia et la police s'en mêlent.

Sans être non plus un rôle secondaire, Gilda n'est pas le premier rôle. L'intrigue se focalise d'abord sur Johnny, un joueur et tricheur professionnel interprété par Glenn Ford qui manque un peu d'allure face à la flamboyante Rita Hayworth. Troisième personnage incontournable du scénario, le patron du casino (George Macready) a plus de classe malgré sa posture constipée, tendance troisième Reich.

C'est un film bien fichu avec de nombreux effets de mise en scène et des joutes verbales qui ne manquent pas de sel et qui maintiennent une forme de tension. Seule la fin est décevante. Elle arrive trop vite, comme bâclée, et surtout se révèle plutôt improbable et pas vraiment à la hauteur d'un film noir de légende, restée dans les mémoires grâce à Rita Hayworth, la dame aux gants noirs.

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le 29 avr. 2025

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Sorel

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