Avant dernier film de John Carpenter, trois ans après son sympathique Vampires, Ghosts of Mars connaîtra un échec commercial et critique, précipitant l'éloignement du cinéaste des studios, qui ne signera après que deux épisodes de la série télévisée Masters of Horror et l'inédit The Ward. Sans oublier la sortie de son album Lost Themes mais ceci est une autre histoire.
Difficile de comprendre ce qui a motivé Big John à la vision de Ghosts of Mars, tant le résultat final peine à retranscrire ce qui fait la force et le charme de sa filmographie. Sorte de relecture martienne de Assaut, mêlant science-fiction, horreur et western, Ghosts of Mars semble, dès le début, avancer à l'aveuglette jusqu'à un bordel total en guise de climax.
Tout au long de sa première partie, longue exposition un peu chiante, Ghosts of Mars tente d'apposer une ambiance anxiogène et stressante mais n'y parvient franchement pas. Les personnages, peu charismatiques et schématiques, se contentent d'évoluer dans des décors vides et désespérément fades, trahissant un budget loin d'être famélique mais peut-être insuffisant pour recréer une planète rouge un tant soit peu convaincante.
L'action fini enfin par débouler au bout de près d'une heure, mais là aussi, la mayonnaise ne prend pas vraiment. Comme désintéressé par son sujet, Carpenter laisse ses comédiens en roue libre se taper mollement sur le museau dans un immense foutoir pyrotechnique. Les combats sont mous, irréfléchis et sans grand intérêt, sans compter le manque total de crédibilité d'un casting fadasse à peine digne d'un DTV.
Reste une photographie agréable à regarder et les maquillages quand même bien sages de KNB transformant les autochtones en un mélange troublant de metalleux et d'uruk-hai. Mais Ghost of Mars demeure malheureusement une des oeuvres les plus mineures d'un maître ici peu impliqué.
PS: Merci à Emma Peel (VesperLynd pour les intimes) pour le titre.