Un jour j'aurai vu tous les films de vampires, peut-être, et pourtant, je n'avais pas encore vu "Lost Boys" ! Ca partait plutôt mal sur le papier avouons-le : Schumacher le cordonnier le plus mal chaussé du monde, 1987, cette espèce de Corey Feldman qui se prend pour Rambo avec une grosse voix, et ces coiffures défiant la convention de Genève !
Et pourtant, c'est exactement ce qui m'a fait aimer le film ! En prime, on se paye Diane Wiest, la maman dans Edward Scissorhands, dans le rôle de...la maman ! On a droit à tout, de l'ail, du sang, Aerosmith et Run DMC, un joli détournement de l'invitation à entrer nécéssaire dans tout bon film de vampires et bon sang ces coiffures (oui je l'ai déjà dit, mais j'ai é le film à ouvrir grand les yeux, sans cesse émerveillé par ce cauchemar capillaire).
Tout ça dans une bonne humeur communicative, même les blagues nulles du petit frère m'ont fait sourire et j'avoue avoir presque eu envie de me faire des spaghettis à l'ail.
On nage dans les 80s pures jus, une merveille, avec son video-club, la reprise des Doors par Echo and the Bunnymen, les boucles d'oreille pour les garçons et les maillots de bains taille haute pour les filles, ça en devient un documentaire.
Certains personnages se paient même le luxe d'être particulièrement savoureux, le grand-père hippie taxidermiste buveur de root-beer au grand coeur (merci Papy pour la marmotte), les jeunes chasseurs de vampires fans de comics et rescapés pour la moitié des Goonies, et puis encore la maman, déée mais désarmante.
Pour ce qui est des vampires, ils sont tout à fait crédibles, ils respectent les codes établis à la lettre (bon à la syllabe d'accord) et ont le comportement que j'aurais si, moi aussi j'avais été changé en vampire au beau milieu des années 80 : ils s'éclatent comme ils peuvent, paradent à moto (sans le moindre casque, il ne faut pas abîmer les coiffures) et écoutent du rock'n'roll, fût-il synthétique.
Bon, il faut aussi reconnaître que parfois, c'est moche. Le chien qui bondit au ralenti n'était peut-être pas nécéssaire (et encore) Kieffer Sutherland même jeune n'a déjà pas une tête d'ado très charismatique, les effets sont très appuyés, comme avec un petit rouleau compresseur par exemple (le "Thou shalt not kill" dans la chanson pile au moment où...Mais noter au age l'usage hilarant de la "Cucaracha" version grandes orgues à un point critique en contrepartie).
Malgré tout, je ne serais pas honnête si je disais que, pendant 1h33, je ne me suis pas amusé comme un petit Nosferatu à un concours de t-shirts mouillés.