En route pour la trilogie de l'ère Heisei de l'autre Big G, une renaissance qui avait frappé les esprits en son temps (1995). Premier opus que ce Gardien de l'univers qui raconte les déboires du Japon avec des oiseaux géants anthropophages et des atolls sous-marins en déplacement. Et de vouloir considérer le tout comme une menace similaire à exterminer, alors qu'on a pourtant d'un côté Gyaos, réincarnation du Mal, et de l'autre Gamera, bah heu... gardien de l'univers. Reconnaissons qu'il est difficile de trier le bon grain de l'ivraie au milieu des destructions d'immeubles et des pertes humaines ; heureusement qu'une fillette se découvre être la vestale de la grande tortue (le prix de cette responsabilité n'est pas donné car elle souffre des mêmes dégâts physiques que Gamera) et que des scientifiques décryptent des tablettes runiques contenant la sagesse des Anciens.
Il faut er outre la réalisation assez fade, la photographie téléfilmesque, le jeu d'acteur limite (la gamine qui convainc le taxi de l'emmener en plein chaos, juste avec son regard boudeur !) et des bons sentiments parfois cuculs pour apprécier les élans de générosité du film dans les scènes de Kaiju : de très belles maquettes, de jolis plans iconiques (Gyaos faisant son nid sur la tour détruite de Tokyo, Gamera dans la pénombre lointaine au pied du mont Fuji, l'envolée spatiale) et un affrontement final énervé. La tortue a une bonne tronche, là où Gyaos est plus inconstant (un peu craignos monster par moments). Un bon point pour les thématiques acerbes : l'Humanité crée les conditions de sa perte par la destruction de son environnement, et l'armée ne sert à rien malgré tous ses efforts (même si le sous-texte sur la limitation du champ d'action des forces d'autodéfense peut apparaitre ambigu). En route pour la suite.