La douce amère

Arrivée dans la salle par hasard, je fus d'abord agréablement surprise par le propos atypique et original. Gabrielle et Martin, deux handicapés mentaux s'aiment, mais cette liberté ne leur ai pas donnée. Gabrielle réclame son indépendance tandis que ses proches prennent peur. Au rythme des cours de chorale et des déambulations dans les rues de Montréal, les élans du coeur prennent le dessus sur les situations (aussi bien psychiques que géographiques).

Le propos, à mon sens, est le point notable du film car son traitement est abordé avec douceur et nuances, légèreté et distance. Le charme de l'accent québécois, le jeu de Gabrielle et des seconds rôles, si particulier car si vrai (elle même atteinte du syndrome de Williams), les lieux choisis qui à la fois unissent (la maison) et divisent (la rue), permettent au film de s'élever au dessus des maladresses de réalisation.

Sur la forme, on déplore un manque de rythme dans le montage, un cadre hésitant et des choix d'angles et d'échelles qui paraissent parfois incohérents. Les regards se perdent entre les plans désaxés et décousus. En revanche, le travail de la couleur de l'image, illustrant le début du printemps québécois apporte à l'esthétique grâce et délicatesse.

Finalement, le film touche par son propos mais déçoit par son rythme, trop inégal et sa réalisation, trop hésitante. Dommage car le propos s'efface derrière les défauts formels. On garde néanmoins en mémoire Gabrielle, touchante, et le personnage de sa soeur, brillamment interprétée par Mélissa Désormeaux-Poulin. La douce brise émanant de l'atmosphère si particulière du Québec et de ses personnages balaye agréablement le visage sans pour autant toucher profond au coeur.
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le 2 nov. 2013

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C______

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