Je crois que David Ayer se fout de ma gueule !
J'aime les chars, j'aime les films de guerre, j'aime Brad Pitt et Ayer m'avait ravit avec son très bon End Of Watch. Fury partait quasiment gagnant avant même que les lumières s'éteignent dans la salle et pourtant ...
Nous sommes dans les derniers jours de la seconde guerre mondiale, du côté de nos amis Américains c'est la grosse misère notamment chez les tankistes. L'histoire s’intéresse plus particulièrement à l'équipage d'un char Sherman commandé par le charismatique sergent Don Collier, interprété par un Brad Pitt qui pète la classe. Disons le clairement on a rarement vu des personnages plus clichés que ceux sous les ordres de notre ami Brad : le fervent religieux, le redneck bouseux, le ressort comique Mexicain et enfin la traditionnelle bleusaille. On ne fait pas dans la finesse certes mais bon ce n'est pas le genre de chose qui me dérange. Surtout que les acteurs jouent bien et sont plus que crédibles en GI hirsutes à deux doigts de la crise de nerf, psychologiquement épuisés par l'enchainement des combats. La première partie du film décrit cela avec brio, nous accompagnons ces hommes brisés au combat et rien ne nous est épargné : c'est violent, sale et sanglant. La réalisation ne laisse que peu de place à la suggestion, nous fourrant le nez directement dans les horreurs de la guerre, aucune échappatoire possible pour le spectateur. A la fin de la première heure je jubile : une vision crédible et réaliste du conflit voilà quelque chose que l'on ne voit pas souvent à Hollywood, Ayer prend des risques et ça marche foutrement bien !
Mais tout à coup c'est le drame ... nos héros et quelques collègues tankistes rencontrent un Tigre Allemand (le char pas l'animal), nous offrant un combat qui se veut réaliste en montrant l'absolue supériorité du matériel Allemand (ce qui était effectivement le cas) mais qui dans son déroulement est tout sauf fidèle à la réalité de ces affrontements. Alors là vous allez me dire que je suis tatillon et que le spectateur lambda qui ne connait pas grand chose aux blindés il n'en a que faire et ne le remarque même pas. Et je vous répondrai : oui, mais cette scène est un prémice de l'horreur sans nom qui suivra. La bataille finale voit en effet Ayer renier tout ce qu'il s'est appliqué à mettre en place précédemment. On e d'une fresque guerrière réaliste à du Michael Bay qui se ballade chez les nazis ! Un changement de tonalité aussi inattendu qu'incompréhensible. Nous avons droit à la totale : des soldats Allemands qui courent comme des débiles vers le char en espérant percer 50mm de blindage avec leurs fusils, ils n'utilisent pas non plus les 53 Panzerfaust (arme ANTICHAR redoutable) qu'ils possèdent, ils sont incapables de tirer sur un Brad Pitt qui fait le zouave avec une calibre .50 au sommet de son Sherman, ... Bref ça devient du grand n'importe quoi et ça ruine totalement un film qui filait très haut avant cela.
Mon cher David à avoir le cul entre deux chaises on fini par se crouter.
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