Ah, c'est un film que je connais depuis fort longtemps (un classique de la télé) et que je revoie toujours avec le même plaisir.
Les anachronismes en pagaïe (la java à la cour d'Amboise), les jeux de mots innombrables et complètement saugrenus (Confit d'oie à ton Seigneur ! Mais non bougre d'andouille, confie-toi !), les personnages historiques non caricaturés mais typés (La Palice, Henry VIII, François 1er, …) avec au beau milieu le joyeux trublion Fernandel, missel de La Rousse à la main, parfaitement à l'aise malgré le saut dans le é de 400 ans …
1937, quand même ! Christian-Jaque a fait, là, un de ses meilleurs films, inoxydable, hors du temps (c'est le cas de le dire), une comédie déjantée avec des scènes cultes (la chèvre qui lèche les doigts de pied de Fernandel). Fernandel dans un de ses meilleurs rôles.
Un élément de la réussite de ce film me semble être le décalage des répliques de Fernandel sur des personnages et des situations qui restent toujours sérieux. Les personnages historiques ne sont pas caricaturés. Par contre, on les reconnait entre mille car ils sont des reproductions de tableaux réels et bien connus. Et quand Henry VIII se plaint que les caisses d'Angleterre sont vides, Fernandel lui suggère plusieurs idées dont celle de l'emprunt d'Etat d'une façon (très) raccourcie mais exacte. L'apothéose étant le racket de la Loterie nationale.
Est-ce que vous êtes d'accord pour donner 100 francs pour en gagner 3 millions ? Oui, bien sûr, c'est évident s'écrie le bon peuple interrogé. …
Et Fernandel de se tourner vers Henri VIII : vous voyez ! Si un million de personnes souscrivent chacun cent francs, vous empochez 97 millions !
Je trouve que Fernandel dans ce film est excellent. D'abord, il cabotine moins qu'il ne sera amené à le faire plus tard. Et quand il cabotine dans un grand rire, indéniablement, ça e …
Bien avant "Les Visiteurs", Christian-Jaque s'essaie au voyage dans le temps avec une grande maîtrise dans la mise en scène et dans la photographie de cette comédie jubilatoire.