Voilà un biopic qui arrive à contourner la trop grande personnalisation d’une femme pour nous parler avec justesse et sensibilité du persistant problème de l’excision. Et ce ne pouvait qu’être une réalisatrice qui pouvait s’en charger.Sherry Hormann a une façon trés subtile de le faire En justement ne pas faire débuter son film brutalement sur l’excision.Elle nous raconte le conte d’une jeune femme fuyant la Somalie et sa famille aux coutumes obscurantistes (mariage arrangé, opération particulière abordée mais pas encore nommée) et rencontrant des Anglais avec lesquelles elle se sent en décalage.C’est le présent de Waris (qu’on traduit fleur du désert en Somalie, et l’analogie de ce prénom en lui-même avec le sort de la petite fille est déjà ironique.Car exciser une femme, c’est lui enlever la fleur de sa féminité).Télescoper ce présent avec le é de Waris, c’est une manière de faire arriver progressivement les spectateurs à l’horreur de l’excision.Le premier personnage à comprendre Waris est Marilyn (extraordinaire Sally Hawkins ant de la londonienne énervante à la bonne copine attentionnée et compréhensive de la douleur de Waris).Sans tomber dans un pathos trop lourd, Fleur du désert a aussi le mérite d’offrir des moments de rires, de partages et d’émotions.Ce qui fait que la force de vie de Waris Dirie, son destin d’exception fait ressortir une lumière salutaire au delà de ses douleurs de femme meurtrie.Voici un film intelligent qu’on ferait bien de montrer tôt à un public averti pour sensibiliser à l’excision, à ses dégâts pouvant ca la mort et surtout à l’abjection d’une telle pratique.Waris, devenue ambassadrice de l’ONU pour sauver le plus de petites filles dans le monde possible est aussi devenue le porte-drapeau d’une résistance.Singulier parcours, combat nécessaire et absolument pas vain. La dureté de la vie et la longueur des chemin sinueux valent la peine pour trouver la paix intérieure.Une grande leçon que Waris Dirie nous rappelle et qu’il est n’est jamais superflu de nous rappeler.