Feed ou Morbide est un petit film choc et trash réalisé par Brett Leonard, ce qui n'est pas vraiment un gage de qualité étant donné sa médiocre filmographie comportant en vrac Le Cobaye , T-Rex 3D ou Highlander : Le Gardien de l'immortalité. Avec Feed le réalisateur nous entraine sur le terrain du thriller horrifique avec une histoire psycho killer aux penchants pervers.
Feed nous raconte donc l'histoire d'un flic visiblement spécialisé dans des affaires de mœurs et la traque de pervers sur internet qui découvre la pratique du feederisme consistant à nourrir et littéralement gaver des femmes obèses dans un jeu de domination. Ce flic suspecte alors un homme de nourrir ses victimes jusqu'à les assassiner en direct sur internet faisant de lui un criminel à retrouver et enfermer
Feed est un film qui aborde donc un sujet bien gras du bide et relativement trash en mélangeant obésité, nourriture, sexualité, domination, voyeurisme et meurtres. Et difficile de nier une forme de réussite tant le film provoque parfois un profond sentiment de malaise en jouant la carte d'images et d'ambiances assez glauques et vomitives. Il est clairement conseillé de manger léger avant d'aborder la vision du film dont certaines séquences chocs provoquent de sérieuses remontées de gasoil. Et même si à l'évidence Brett Leonard joue parfois la carte de l'effet choc et de la provocation un peu gratuite son film a le mérite d'aller au bout de son concept et même jusqu'à une certaine folie nauséabonde lors de son dernier acte bien cradingue. C'est la comédienne australienne Gabby Millgate qui incarne Deidre , cette femme obèse avachie comme un immense amas de chairs inerte débordant de toute parts du lit, l'occasion de saluer à la fois la performance de l'actrice mais aussi et surtout l'excellente qualité des effets spéciaux qui rendent crédible ce corps gras et flasque comme un bonhomme Michelin dégonflé et en version madame.
Mais malheureusement si Feed marque les esprits par quelques séquences chocs et éprouvantes, il déçoit et agace sur quasiment tous les autres aspects. Il faudra tout d'abord avaler une mise en scène assez dégueulasse avec des choix de filtres de couleurs très laids avec une préférence pour le sépia jaune vieille pisse du plus mauvais goût. Brett Leonard multiplie aussi quelques effets de style bien ringards à grand coup de plans débullés ou un split screen hasardeux entre le flic niquant sa petite amie pendant que notre psychopathe caresse sa victime en lui versant de la nourriture sur le corps. La direction d'acteurs et les dialogues ne sont pas vraiment beaucoup plus réjouissants et l'on devra se farcir en flashbacks les traditionnels traumatismes d'enfance bien lourds pour expliquer la perversion du tueur engraisseur. Si dans un premier temps le tueur incarné par Alex O'Loughlin est assez intriguant et fascinant, il finira vite par devenir saoulant avec ses justifications pseudo philosophiques et son cabotinage.
Lorsque l'on regarde un film comme Feed on sait très bien que l'on espère être bousculer dans son confort de spectateur et dans ce sens le film est parfois plutôt réussi . En revanche on attend aussi, toujours et avant tout de voir un bon film et sur ce point le bilan est nettement plus mitigé. Au moins ce n'est pas en regardant Feed que vous aurez envie de vous gaver de pop corns