Le retour perdant de Ridley Scott au Péplum !!!
"Exodus" signe le retour de Ridley Scott, 14 ans après "Gladiator", au genre qui avait donné un second souffle à sa carrière, le Péplum. Genre exploité rarement dans le cinéma contemporain, Scott grâce à "Gladiator" réactualisait le genre, et par la même occasion signait son plus gros succès et sûrement l’un de ses meilleurs films. Mais voilà, entre cette époque et maintenant, le parcours du réalisateur britannique n’a pas réellement confirmé cet énorme tour de force, et ces dernières années laissent penser que Ridley s’use de plus en plus, n’arrivant plus à trouver ce souffle qui lui avait permis dans le é de nous offrir des œuvres marquantes tels que "Blade Runner", "Alien", "Thelma et Louise", ou encore "Gladiator" cité plus haut. Après un "Prometheus" oubliable, et un "Cartel" que je n’ai même pas eu envie de voir, l’ami Ridley semble bien être à la fin d’une carrière riche, finalement assez inégale en vue de ces dernières années. "Exodus", vous l’aurez compris, n’est selon moi pas une réussite. Et cela se confirme au vue des critiques américaines et de son absence totale aux différentes cérémonies de remise de prix. Le plus gros problème d’"Exodus" réside au niveau de son écriture et de son montage pour le moins laborieux. Le scénario est beaucoup trop expédié et bafoué de tout intérêt scénaristique. Le montage est quant à lui, fruste dans son découpage, où le rapport entre le traitement et la narration n’ont plus aucun sens. Je trouve d’ailleurs que Scott a délaissé certains sujets qui auraient pu être plus explorés et mieux exploités. Comme le rapport de force entre les égyptiens et les hébreux, les conditions des esclaves, aussi bien dans leur mode de vie que dans leur travail quotidien, la dualité entre Ramsès et Moïse qui, étant un des thèmes centrales du film, ne se révèle être qu’une opposition insipide, dont la cause assez légère m’a rebuté quelque peu. La réalisation, elle, est évidemment irréprochable ; le visuel bien que trop lisse à certains moments, est sublimé par des décors et des paysages démesurés. Ridley Scott démontre indéniablement qu’il a le sens du spectacle, insufflant à travers ses scènes un aspect homérique. L’apparence qu’"Exodus" semble vouloir indiquer comme étant une œuvre biblique et épique ne présente que très rarement des instants de bravoure et de flegme comme en regorgeaient "Gladiator". Le point de vue religieux est lui, plus présent et constitue un aspect bien plus intéressant sur la conception du bien et du mal à travers les actes d’une force divine et ceux d’un messager à rendre la liberté à un peuple fanatique. Le véritable dilemme du film s’inscrit dans un paradoxe notoire entre ces actes divins aussi cruels que ceux de Ramsès, et cette croyance en la foi de l’homme et en sa communion. Une déception pour ce qui aurait pu faire un bon film si Ridley Scott l’avait réalisé quelques années plus tôt. Une relecture un peu trop sage du mythe. Je vous conseille plutôt, si ce n’est pas déjà fait, le dessin animé "Le Prince d’Égypte" qui est de bien meilleur qualité.
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