Troisième et dernier volet de sa trilogie politique (encore et toujours avec Yves Montand), Costa-Gavras montre avec ce film l'enlèvement puis la séquestration d'un conseiller américain par des rebelles d'extrême-gauche en Uruguay. Celui-ci est accusé de fomenter une révolte contre ce pays, car il cacherait une double identité. Tout le film va être de découvrir ce film, dont le récit est un grand flash-back, en même que découvrir la situation politique de l'Uruguay à l'époque.
J'avoue que le récit, si il est au fond assez limpide, mérite quand même de s'accrocher un minimum car la forme est très aride ; ça se e souvent entre quatre murs, avec des couleurs très froides, et c'est extrêmement sérieux. C'est assez différent de L'aveu, même si Yves Montand y est encore une fois formidable de sobriété. Après tout, on ne le voit qu'enfermé dans sa geôle à discuter avec ses preneurs d'otages, le plus souvent cagoulés, et qui raconte ce qu'il sait, notamment l'entrainement aux séances de tortures. Scène dans laquelle on voit un cobaye complètement nu et attaché se faire électrocuter de partout, sous l’œil horrifié d'officiers militaires, dont l'un d'entre eux qui va quitter l'assistance car sur le point de vomir.
Il y a des moments tout aussi forts, avec l'armée rebelle qui retrouve des dissidents, dont un jeune homme et une famille, se faire mitrailler à bout portant, mais je pense qu'il faut connaitre un minimum la situation politique de l'Uruguay pour tout comprendre, ce qui n'est pas mon cas, car bien des fois, je fus largué. C'est peut-être cette opacité qui m'a empêché d'aimer État de siège autant que je l'aurais voulu, car la technique est là (superbe musique de Mikis Theodorakis, à base de guitare sèche), les acteurs aussi (Jean-Luc Bideau, Jacques Weber, Renato Salvatori), mais ce n'est pas un film facile.