D'abord, il y a l'envie de revoir, tout-de-suite, ce petit miracle qui s'appelle "The Hand", pour vérifier qu'on n'a pas rêvé, et que Wong Kar-Waï, l'immense Wong Kar-Waï, a bien réalisé un nouveau chef d'oeuvre : beauté des visages (Gong Li, à qui l'on ne peut donner d'âge, a la froide cruauté de LA femme éternelle), intelligence de la narration (procédant par touches délicates, à la manière d'un peintre, pour construire le tableau saisissant d'une relation déchirante), exactitude des émotions qui mène aux deux - bouleversantes - dernières scènes, tout est là. "The Hand" est une exemple de la pure puissance du cinéma, Art suprême aux mains d'un maître. Avant cela, les deux sketchs d'Antonioni et de Soderbergh semblent déjà avoir épuisé leur potentiel de mystère, dès le deuxième visionnage, et ent dans une certaine indifférence. Au fait, comment note-t-on un film à sketchs qui présente une telle disparité de qualité ? [Critique écrite en 2006]