Perte d'innocence.

Au milieu des années 80, Steven Spielberg a beau être le roi du box-office, trôner au sommet de la montagne de l'entertainment, une certaine partie de la critique et des cinéphiles ne le prennent toujours pas au sérieux, lui reprochant principalement de se cacher derrière un cinéma enfantin. Après une première tentative jugée un peu trop larmoyante avec "La couleur pourpre", le papa de E.T. tente à nouveau l'expérience, adaptant le roman en partie autobiographique de James G. Ballard, "Empire of the sun".

Mais comme pour faire un bras d'honneur à une partie de l'intelligentsia, le cinéaste aborde son sujet difficile avec le même émerveillement qui caractérise son cinéma le plus populaire, filmant les événements à hauteur d'enfant, décrivant l'enfer du conflit par le prisme du regard d'un gamin forcé de grandir plus rapidement que prévu, la guerre allant même jusqu'à lui faire oublier le visage de ses parents.

Dans le rôle du jeune garçon, Christian Bale, encore débutant, est incroyable de justesse, portant sur ses frêles épaules un film aussi bouleversant que poétique, traversé de superbes séquences surréalistes, mis en scène avec talent par un cinéaste fidèle à lui-même qui sera enfin reconnu par ses pairs grâce au succès de cette évocation à la reconstitution grandiose et impressionnante, dont on retiendra également la sublime partition de John Williams.
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le 21 avr. 2013

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Gand-Alf

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