Else dépeint la relation entre une sorte d’hypocondriaque et une femme ne l’étant clairement pas au sein d’un univers en mutation dans lequel tout fusionne.
La relation entre les deux protagonistes fonctionne très bien, et le personnage de Setsuko (une voisine), n’existant que par sa voix avant qu’on finisse (malheureusement ?) par la voir brièvement fonctionne également parfaitement ; mais l’intérêt du film réside avant tout dans son concept de fusionner toute chose.
Lorsque je regarde un film de science-fiction, j’aime me demander si l’appartenance du film au genre donne naissance à des idées esthétiques que l’on ne pourrait pas retrouver en dehors de la SF. Et c’est clairement le cas ici, où le concept est aussi efficace dans l’idée que dans l’exécution, le film en profitant pour nous confronter à des images étranges, presque oniriques, permettant de faire ressentir la mutation d’un monde familier en un monde Autre. Et si nombreux sont les films à nous avoir confrontés à un univers différent du nôtre, bien peu peuvent prétendre nous avoir mis face à un monde aussi étranger, à un monde dans lequel tous nos repères finissent par fondre les uns après les autres dans une progression cauchemardesque.
Cet univers autre va également de pair avec une humanité autre, Else nous invitant à réfléchir à la manière dont fusionner avec notre environnement redéfinirait notre être et notre perception. Le film ouvre donc une porte vers une altérité dans laquelle on ne peut se projeter que de manière relativement floue, ce qui tombe bien car ce procédé cinématographique est utilisé à de nombreuses reprises.
Lorsqu’un film de science-fiction propose un concept fort porté par une esthétique novatrice, il ne peut que remporter mon adhésion, et lorsque c’est fait avec autant de brio, que faire d’autre sinon vous le recommander chaudement ?