Elephant est un film sur des personnages légèrement en marge de la société, les adolescents, qui vivent dans leur propre bulle flottante, avec leurs propres codes.
Partant du fait divers de Columbine, Gus van Sant s'intéresse au drame complexe et tragique (dans tous les sens du terme) qui les touche.
Pour cela, il ne joue pas sur l'identification du spectateur, mais préfère prendre du recul sur les personnages et se contenter de les suivre, comme dans une filature, apportant distance, froideur, dédramatisation. Ne restent que des morceaux de vie, des croisement de trajectoires... aucun de ces moments n'est un moment prégnant ; tout e, comme les nuages dans le ciel.
Les seuls personnages qui s'affranchissent de cette ivité sont les tueurs. Et encore, même quand ils ent à "l'action", ils semblent plus subir leurs actes que de vraiment les décider, comme des personnages de jeu-vidéo qui seraient téléguidés par une instance supérieure et extérieure à eux.
Cette absence d'expressivité, de dramatisation, pousse le spectateur à sortir de sa condition de spectateur justement, à s'interroger sur ce qu'il voit – qui n'est plus un "spectacle cinématographique".