EXTÉRIEUR NUIT - BÂTIMENT URBAIN
Un personnage marche d'un pas calme, mais décidé.
Il semble chercher quelque chose, ou peut-être ret-il quelqu'un.
Il croise un autre personnage. Il l'abat froidement.
Il poursuit son chemin, de ce même pas calme et décidé l'ayant conduit au meurtre.
Le corps est laissé à l'abandon, gisant dans une mare de sang et d'incompréhension pour le spectateur.
LE TOUT SERA FILME EN GRAND ANGLE
De subtiles variations sont introduites au fil du moyen-métrage. Parfois il y a plus d'un personnage, parfois cela se e de jour, parfois en intérieur... Parfois même, comble de l'audace, les différents personnages auront un échange.
Si la démarche d'Alan Clarke avec ce film me laisse bien circonspect, nous pouvons au moins lui reconnaître une chose : il met en évidence l'idée que la répétition d'un même schéma scénaristique conduit nécessairement à la lassitude du spectateur. Si seulement il critiquait là le système de production hollywoodien et son obsession de la suite pour la suite, de la répétition comme unique ambition créative... Mais rien n'est moins sûr.
Le film s'ouvre sur la célèbre expression anglo-saxonne concernant "the elephant in the room", rendant immédiatement compréhensible les enjeux sociaux et politiques chers au réalisateur (le problème de la violence que l'on tente d’ignorer, de dissimuler, de minimiser, alors même que celle-ci est partout), tout en installant dans l'atmosphère une pointe d'absurdité. L'absurdité de la violence, nous y sommes clairement. Dommage que ce déferlement dénué de tout contexte, et par conséquent d'une gratuité totale, finisse par faire rire plus qu'autre chose.
Je ne pense pas que c'était là son objectif premier...