Je suis presque persuadé que les westerns d'Aldrich sont les principales sources d'inspiration de Leone. Vera Cruz était déjà une petite révolution en soi avec ses personnages qui sont vraiment des anti-héros et particulièrement singé par Burt Lancaster et son habilité assez improbable aux armes à feu.
Ici, ce bon vieux Bob continue sur sa lancée, mais cette fois, il y ajoute cette fameuse photographie jaunâtre assez crade qui sera une autre marque de fabrique du western spaghetti. Même la musique est presque morriconienne par moment !
Il est d'ailleurs assez amusant d'y retrouver Rock Hudson, qui joue toujours l'archétype du mâle lisse comme personne, et Dorothy Malone, qui sont plutôt habitués aux paillettes de Douglas Sirk. C'est d'autant plus étonnant que la sous-intrigue amoureuse peut largement faire penser à Écrit sur du vent ou à La Ronde de l'Aube. Il manquerait plus que le personnage de Kirk soit joué par Robert Stack, et on serait presque en droit de se demander si Doug était bien rentré en Allemagne à ce moment là...
C'est d'ailleurs là le point noir du film, cette ambivalence de ton entre le western sauvage et le mélodrame fonctionne plus ou moins par moment, mais dans l'ensemble le film reste agréable à observer, même s'il est loin d'être aussi inoubliable que d'autres Aldrich.