Pushover


De Richard Quine, je ne connaissais vraiment que "l'adorable voisine" qui rejoue – façon de parler – le match de "Vertigo" en mettant à nouveau face à face James Stewart et Kim Novak.

Ah tiens ! Kim Novak, c'est aussi l'interprète dans "Pushover" (Du plomb pour l'inspecteur) d'une femme fatale. Avec quelques années de moins, puisqu'ici c'est son premier vrai rôle au cinéma, à 21 ans.

Mais revenons un peu en arrière sur ce film de Richard Quine dont le scénario s'inspire de deux romans policiers (que je ne connais pas). Le film va mettre en scène l'enquête policière destinée à arrêter l'auteur suspecté d'un cambriolage en surveillant de très près sa maîtresse jour et nuit, puisqu'un inspecteur est même chargé d'entrer en avec elle, quitte à la séduire.

Mais on sait bien qu'au cinéma les meilleurs plans sont destinés à foirer pour un millier de raisons, ne serait-ce que pour en faire un film. Et ici, c'est tout simplement l'amour qui s'invite entre l'inspecteur (Fred McMurray) et la maitresse du gangster (Kim Novak).

Si c'est le premier rôle d'une Kim Novak, très belle, jeune et pas du tout ingénue, en revanche, ce n'est pas du tout le cas pour l'inspecteur interprété par Fred McMurray qui avait aussi, dix ans plus tôt, succombé aux charmes vénéneux de Barbara Stanwick dans "Assurance sur la mort" de Billy Wilder. Quand même, il aurait pu en tirer les leçons ! À quoi sert l'expérience !

C'est d'ailleurs assez amusant de comparer ces deux films, car Fred McMurray y joue à chaque fois le bel homme séducteur, sûr de lui, qui croit mener sa barque sans problèmes jusqu'à tomber dans le piège de la ion et de ce qui va avec, le pognon, oubliant la raison.

Il faut dire aussi que Kim Novak, avec son air de ne pas y toucher, a vite fait de découvrir le vrai rôle de Fred McMurray et d'en jouer.

"L'argent n'est jamais sale, ce sont les gens et le monde qui sont sales"

Face au couple Novak/McMurray qui court (forcément) à sa perte, Quine nous introduit un autre couple en miroir, plus positif ou moral comme on veut, avec Dorothy Malone dans le rôle d'une infirmière habitant le même immeuble que Kim Novak et d'un flic intègre Philip Carey. On pourrait dire que cela ne s'imposait pas a priori sauf que chacun d'entre eux sera la pierre qui précipitera le couple maudit.

On est bien dans un vrai film noir avec tous les ingrédients habituels. Rien ni personne ne peut inverser ni couper les fils tressés par le destin autour de nos deux héros, dans un contexte sombre où un premier meurtre en appelle automatiquement un second, dans une ville quasi déserte, sans beauté et sous la pluie, où on a le sentiment qu'on ne vit que la nuit …


8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 1954

Créée

le 6 mai 2025

Critique lue 17 fois

6 j'aime

1 commentaire

JeanG55

Écrit par

Critique lue 17 fois

6
1

D'autres avis sur Du plomb pour l'inspecteur

Du plomb pour l'inspecteur (1954)

Il s'agit d'un film noir très classique. Le début du film nous montre un hold up dans une banque. Ensuite on assiste à une enquête et surtout à la surveillance de la maitresse du gangster par la...

Par

le 3 avr. 2014

6 j'aime

2

Un pas de deux

1954 fut certainement une année bénigne pour Richard Quine. Après avoir dirigé son ami Mickey Rooney dans l'excellent Le Destin Est Au Tournant, voilà qu'il tombe fou amoureux de sa comédienne dans...

le 16 août 2023

5 j'aime

3

Critique de Du plomb pour l'inspecteur par FrankyFockers

Richard Quine est un cinéaste célèbre pour ses comédies, que j'aime beaucoup, mais ce que je préfère chez lui, ce sont ses films noirs. L'Inquiétante Dame en Noir (mi-noir mi-comédie) est une...

le 30 juil. 2019

4 j'aime

Du même critique

La mort aux trousses

"La Mort aux trousses", c'est le film mythique, aux nombreuses scènes cultissimes. C'est le film qu'on voit à 14 ou 15 ans au cinéma ou à la télé et dont on sort très impressionné : vingt ou quarante...

Par

le 3 nov. 2021

29 j'aime

20

La vanité de l'attente de l'orage

C'est vers l'âge de vingt ans que j'ai lu ce livre. Pas par hasard, je me souviens très bien qu'un copain me l'avait recommandé. J'avais bien aimé. Cependant, je n'ai jamais éprouvé le besoin de le...

Par

le 7 avr. 2023

26 j'aime

33

Quel cirque !

1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...

Par

le 13 nov. 2021

26 j'aime

5