Je me doutais bien qu’il ne fallait pas attendre beaucoup de finesse de la part du réalisateur de Double Détente, qui déjà à l’époque jouait la carte du buddy movie avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Et tandit que Belushi noie son chagrin dans le chomâge notre brêle loue chinois à sa place.
L’intrigue, simpliste —vous vous en doutez— tire son origine dans un roman graphique, duquel elle conserve d’ailleurs les défauts de forme (voix off) sans tirer parti des points forts (cadrages, composition des plans, dynamisme). Tout le bordel se déroule paraît il aux environ de Bâton Rouge, ce que Hill semble s’atteler à ne pas nous démontrer tant il rend hommage à la Louisianne, état des plus cinématographiques, avec le talent d’un artiste peintre aveugle sans doigts. Ah oui, à un moment vous avez un filtre orange estampillé Experts Miami bien dégueulasse, et du stoner d’ascensceur en boucle dans le fond, histoire de faire comme si l’ambiance était lourde.
Heureusement, les pépéttes sont jolies, et vous aurez sûrement envie d’aller vous faire tatouer après le film. Mais il est aussi probable que vous aurez envie de voir un vrai film après le film, par ailleurs.
(Je crois que ma carte illimité est en train de me le faire payer, en fin de compte...)
L’histoire est inintéressante, alors on regarde le casting : deux vétérans de la prison de Ozwald qui continuent à purger leur peine, Jason Momoa moche et méchant, Christian Slater miné, Sung Kang en partenaire neurasthénique et pour finir Stallone, qui semble se décomposer un peu plus à chaque plan, porte la postiche et envoie des répliques aussi motivantes à débiter qu’une table de multiplication.
Je dois dire que pour son premier film solo depuis John Rambo, tonton Sylvestre s’en sort beaucoup moins honorablement que tonton Arnie sur son Last Stand, qui lui au moins a eut la décence de prendre le tout avec un peu d’humour et de second degré, en abandonnant l’idée de faire croire qu’il était toujours aussi invulnérable que le quadra fringuant qu’il était il y a 25 ans de ça.
Stallone trimballe donc sa vieille carcasse raide et desséchée dans un espèce d’Hollywood Night de luxe ; action clinquante, nibards et culs qui roulent en sus. La violence y est assez percutante, aidée par un mixage sonore censé renforcer l’idée, le buddy y est moins inable que dans Red Heat, et Stallone sera toujours le deuxième tonton issu de mon enfance pour qui je ne saurais trop me montrer méchant quoi que j’en dise.
Mais il y a de quoi se demander ce qui différencie ce film d’un DTV de Seagal, en fait. Car ce 4 n’est que l’expression d’une certaine indulgence envers la tête d’affiche, plus deux ou trois trucs qui fonctionnent pas trop mal (la fille de Stallone en débardeur sans soutien-gorge, notamment). À part ça on est devant une série B réalisée par un tâcheron qui aime les porte-flingue et les bagnoles de luxe avec un anachronisme assez consternant que c’est trop de la bombe bébé.
À voir bientôt sur la TNT.