Drive-Away Dolls
4.9
Drive-Away Dolls

Film de Ethan Coen (2024)

Pas vibrant, ma soeur.

C'est l'histoire de Timothée Chalamet (ah non pardon, c'est Margaret Qualley) qui part en vadrouille avec sa meilleure pote pour lui apprendre comment devenir "une bonne lesbienne", sous une pluie de débauche, de godemichets, de néons qui crament les rétines, de méchants messieurs au rire sardonique qui veulent récupérer leur mallette (non, vous ne voulez pas savoir ce qu'il y a dedans, vous ne voulez pas...), et surtout une mise en scène faite par un collégien qui apprend à se servir de PowerPoint. On n'exagère même pas (on aurait tellement aimé), mais on vient de tomber sur un film qui se croit trash, décadent, subversif, mais n'est jamais rien d'autre qu'ultra-ringard, criard (parce qu'il n'a rien à dire, alors ça e mieux en gueulant), et surtout vulgaire. Ne mettez pas ça à votre gentille petite famille. Ni même à une personne qui a un tant soit peu de respect pour les femmes, et surtout les lesbiennes, car ici on accumule les clichés outranciers au tractopelle (une simple pelle ne suffit plus à balancer l'omniprésence des dialogues sur le sexe - "elles ne pensent qu'à ça, en même temps, c'est féministe... Non ?", non, Ethan, t'as rien compris, repart dans les années 2000), les dégaines "à la garçonne que j'ai vu dans Playboy", les transitions qui sont des animations PowerPoint (vous vous rappelez votre joie quand vous réussissiez, en sixième, à insérer une animation "la diapo qui tourne sur elle-même / tombe en fracas / se fragmente" entre deux diapos ? Vous avez grandi, depuis, et vous ne trouvez plus ça classe, eh bien Ethan, lui, continue d'aimer la galerie d'animations PowerPoint, et en a mis partout entre ses scènes... C'est à vomir), les scènes de débauche et délire psycho qui n'ont rien à envier à Euphoria (on sent qu'Ethan a vu l'utilisation magnifique des néons et couleurs flashy dans la série, alors il a voulu faire pareil, mais en branchant une multiprises sur une multiprises...), une resucée maladroite de Thelma et Louise (la prude et celle qui veut lui apprendre à vivre librement, ici traduit par "si tu n'arrives pas à le faire avec une des femmes que je te présente lourdement, je veux bien m'y coller, parce qu'il n'y a que comme ça que tu seras femme, ma fille...", la liberté sexuelle féminine a de beaux jours devant elle), et une histoire de mallette qui rappelle le lointain No Country For Old Men (le chef-d’œuvre du é des Frères Coen, qui chevauche vers l'horizon depuis leur séparation catastrophique, dont Drive-Away Dolls est le Grand Canyon de la nullité). Pour la faire simple, rien ne va dans ce film fait par un dinosaure qui utilise encore mal PowerPoint, et trouve que les clichés balourds sur les lesbiennes et l'omniprésence de godemichets sont des vannes hilarantes et modernes. Un film très ringard, et pas vibrant, ma sœur.

2
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le 19 mars 2024

Critique lue 762 fois

13 j'aime

Aude_L

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