Disons le tout de suite, cette version de Dracula, la plus connue, est beaucoup moins convaincante que le Nosferatu poétique et baroque du cinéaste allemand Friedrich-Wilhelm Murnau.
Bela Lugosi campe ici un Dracula élégant et inquiétant à la fois, mais les gros plans trop nombreux sur ses traits volontairement grimaçants et tendus finissent par rendre le personnage un peu ridicule. On dirait qu'il se force pour faire davantage peur, mais l'effet produit va dans le sens inverse. Dommage.
Les péripéties du Comte se laissent suivre facilement, toutefois le récit souffre de nombreuses longueurs et l'absence de musique se fait cruellement ressentir, rendant involontairement l'ensemble trop plan-plan et silencieux.
Dracula selon Tod Browning est donc au final une adaptation un peu kitsch et désuète, dont l'effet horrifique sur le spectateur est beaucoup amoindri aujourd'hui. Néanmoins, le plaisir cinéphilique de voir le premier 'vrai' film de Dracula est là. En plus, Renfield est marrant.