Dope avait tout d'une bonne idée. Reprendre les codes du teen-movie, en déplaçant personnages e enjeux dans les quartiers chauds de Los Angeles. Les humiliations d'adolescents se transforment ici en fusillades, les blagues en menaces de mort, les imbroglios en trafic de drogue.
Avec un Forest Whitaker et un Pharell Williams en producteurs (mais également impliqués artistiquement dans le film), on sentait un film qui avait la volonté d'être dénonciateur par l'exemple, d'aller secouer sans hurler un démarche militante qui souvent plombe un film. Ajoutez à ça une bande son de sources agglomérée plutôt chouette (si on aime le hip-hop, ce qui n'est pas mon cas), un bon casting, des décors et costumes chouettes (quoique revendiquant trop ouvertement leur coolitude absolue) et tous les ingrédients semblaient être là pour une réussite.
Oui mais Dope a un problème de rythme. Je lis ça et là "aventures rocambolesques", je me suis personnellement ennuyé ferme devant les agissements chaotiques de cette bande de potes décalés dans leurs habits et leurs phrasés, mais au final tristement stéréotypés. Le scénario a aussi du mal à lier la dénonciation par l'illustration et le teen movie classique. On e de l'un à l'autre de façon saccadée, et la toute fin ne peut s'empêcher d'appuyer inutilement le propos, pour le coup dans un monologue dispensable peu amène.
Dope se regarde pour se qui gravite autour de son scénario, de ses enjeux, de ses personnages. Ca fait beaucoup à ignorer pour pouvoir aller au delà d'une appréciation réelle mais périssable.