D'une mécanique implacable, Dogman fait partie du haut du panier de la Compétition du Festival de Cannes 2018, l'un des films que l'on attend à retrouver au palmarès du Jury présidé par Cate Blanchett. [Edit : le film a reçu le Prix d'Interprétation masculin pour Marcello Fonte]
Après l'exubérante parenthèse de Tale of Tales, Matteo Garonne, grand habitué de la Croisette, revient au style qu'on lui connaît (et qui lui réussit mieux), celui de Gomorra et Reality, double Prix du Jury au festival.
Dogman est l'histoire du chétif Marcello, toiletteur pour chiens de son état, et petit dealer du coin de la rue, dans une banlieue napolitaine morte et vide, aux accents de grand amphithéâtre romain. Ce petit homme fragile, amoureux canin, est violenté par le caïd du quartier, Simon, grosse baraque sans cervelle. Marcello, âme généreuse, ne sait pas lui dire non.
Entre peur de l'armoire à glace et code de l'honneur à l'italienne, la spirale infernale pousse Marcello vers le point de non-retour, dans une trajectoire implacable, une tragédie grecque moderne.
Si le déroulé de l'histoire est assez prévisible, la puissance de la mise en scène visse le spectateur à son fauteuil. La scène d'ouverture notamment, le toilettage d'un chien enragé, est un moment fort de cinéma, conquiert d'emblée le public et annonce une sourde violence qui sous-tend tout le film.
Dogman semble écrit pour son acteur, Marcello Fonte (qui porte d'ailleurs le nom de son personnage), qui fait là un début fracassant au cinéma. Une "gueule" que l'on attend à retrouver dans le futur de la production italienne.
Un film qui frappe fort, très sérieux candidat à la Palme !