Il a été facile pour beaucoup de se dire "fan du studio Dreamworks" après la popularisation du Élémentaire car ce sont des films peu être plus modestes dans leurs ampleurs, plus pointu, mais généreux dans ce qu'ils ont à proposer. J'étais intrigué par Dog Man car, malgré une communication timide, une participation discrète au Festival de l'Alpes d'Huez, et des spectateurs venu de Grand Line pour nous partager leurs avis mitigés quant à leurs visionnages du film avant les premières projections publiques françaises, j'avais espoir en un film qui puisse rétablir un équilibre dans les débats, kit à ce que celui-ci se fasse descendre injustement.
Ce qui fascine, lorsque l'on regarde le film, c'est comment il arrive à toujours nous surprendre, kit à nous déstabiliser. Le film affirme une volonté de proposer quelque chose d'expérimental et pas toujours dans les clous de ce que propose Dreamworks habituellement. L'un des exemples les plus parlant de cette démarche reste la scène d'ouverture où l'on accumule les gags à répétition jouant sur des codes et des structures qu'on s'attendrait à voir traditionnellement dans un film Dreamworks. On tombe presque dans des idées de gags et de mise en scène qu'on peut retrouver dans le travail de Phil Lord et Christopher Miller (Chat Potté 2, le tout de manière assez subtile et maligne
Maintenant, le plus gros soucis du film reste son manque d'objectif clair. Plus que des expérimentations, on a surtout l'impression d'un film qui se cherche, qui se perd, et qui ne sait pas où il va. Entre l'intrigue visant à arrêter Monpetit, l'intrigue autour de Monpetit qui cherche un nouveau partenaire, Dog Man qui n'arrive pas à s'intégrer, les problèmes familiaux de Monpetit (avec le grand retour de Patrick Préjean où il a pleinement la possibilité d'expérimenter et où on le redécouvre dans un rôle tranchant avec les personnages des Looney Tunes), la maire (ou l'adte à la maire, j'ai un doute) qui vient ramener son grain de sel pour un dilemme qu'on n'aura pas vraiment le temps de traiter... le film s'éparpille entre mille et une histoire qui paraissent presque plus des prétextes qu'une réel volonté de parler au spectateur. De cela, on peut très vite se sentir en dehors et à trouver le temps long pour pas grand chose. Le film en vient presque à devoir se justifier de continuer (à l'image de l'arrivé d'un antagoniste littéralement sorti d'un tiroir), tant il a du mal à se suffire à lui-même sans le cadre traditionnel que le film tente de briser tout du long. A l'image des films de Phil Lord et Christopher Miller comme Lego Movie, on sent un film qui se moque de codes et de structures qui font parti intégrante de sa construction et qui, dans le cas de Dog Man, est amené à prendre le pas sur l'expérimentation. Dans sa deuxième partie, le film s’essouffle et devient très conventionnel, voire même trop, à un point où la radicalité du début parait presque lointaine et "mensongère" tant on cherche à conclure sur une note conventionnelle. Pourtant, il y a eu un moment où j'ai cru à un retournement de situation inattendu. Lors de la scène sous les étoiles (de loin la plus belle scène du film), et même tout le cheminement avant cette scène, j'ai cru à une conclusion qui puisse réellement sortir des clous, mais c'est sans compter la suite qui pour moi résume l'ensemble des problèmes du film.
Dog Man est un film généreux, qui donne à voir beaucoup, voire trop même parfois. A force de se perdre dans tout ce qu'il offre, le film se repose sur des mécaniques que le film critique, et n'arrive jamais aller au bout de son cheminement. On n'est pas sur un bon film Dreamworks, mais il y a cette générosité et cette envi d'expérimentation qui plait et qui aurait surement dû d'avantage être le centre même du film. Je pensais voir Les Bad Guys : Petits mensonges et alibis en ouverture de séance, et "heureusement" le court métrage n'a pas été diffusé, car je pense que la note aurait été beaucoup plus sévère car montrant en évidence le manque de contenu.
10,5/20
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