De la petite bière...

Adulé ici comme ailleurs à un niveau parfaitement incompréhensible, Django se révèle en tout cas parfaitement caractéristique du western spaghetti, les films de Leone s'apparentant de plus en plus dans mon esprit à des exceptions remarquables mais peu représentatives d'un genre finalement assez médiocre.

Un héros solitaire mutique, une musique sous-morriconienne, des mexicains crades, des méchants caricaturaux, une arme sur-puissante, des intentions illogiques, une symbolique plus lourde que les tours Petronas, une histoire d'amour mal gérée, de la cruauté gratuite et des zooms intempestifs, voilà ce que recèle cette pièce sans âme et sans vie qui fait le délice de tant de gens...

J'ai l'impression pour ma part d'assister à un spectacle réservé à l'adolescent idiot qui sommeille chez le spectateur moyen, le même qui se ionne pour les super-héros à la récré, et qui trouve ça trop cool que le type tire un cercueil, trop fun qu'il soit si balèze à la Gatling et trop puissant comme fin, avec des moignons en sang le cimetière et tout, et tout...
N'ayant jamais été cet adolescent même à l'âge requis, je n'arrive décidément pas à m'intéresser aux pérégrinations pénibles d'un Franco Nero mou du gland et je m'ennuie ferme.

Aucun effort n'est bien sûr donné à la photographie ou aux décors. Il ne suffit pas de décréter qu'on va filmer dans la boue pour donner au film une quelconque esthétique. Le village déserté n'existe jamais vraiment, même le bordel ne dégage rien de charnel, les méchants racistes sont mal utilisés, mal présentés, mal définis et finalement particulièrement faibles. Les Mexicos ne décollent guère non plus, et je crois que seul le patron du bordel a pu, un peu, imprimer mes pupilles de sa silhouette identifiable.

C'est couillon, j'avais un souvenir honorable du Grand Silence... D'abord, pour une fois, Trintignant fermait sa gueule, ensuite, Klaus Kinski, au moins, ça a de la présence, enfin, la neige c'est quand même plus intéressant que deux flaques de boue... Mais après avoir vu ça, j'ai peur de m'être égaré et qu'une lourde déception m'attende si je le revois...

A noter qu'on comprend très bien pourquoi les Tarantino et autres Rodriguez adulent ce machin, mais ce n'est pas une bonne nouvelle...
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le 31 janv. 2012

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Torpenn

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