José Giovanni, ancien prisonnier condamné à mort (puis gracié et libéré), signe un film engagé dans une pompidolienne qui attendra encore huit ans pour abolir la peine capitale.
Dans le contexte actuel, la charge apparaît un peu maladroite et manichéenne, mais à sa sortie en 1973, "Deux hommes dans la ville" avait marqué les esprits, d'autant que son propos est renforcé par le casting prestigieux et catalogué "conservateur" (Gabin et Delon notamment).
D'ailleurs la distribution constitue le principal atout du film, Giovanni parvenant à réunir la fine fleur du cinéma français des seventies : outre les deux têtes d'affiche, on retrouve en effet Michel Bouquet, Victor Lanoux, Gérard Depardieu, Bernard Giraudeau ainsi qu'une collection de "gueules" de l'époque pour incarner le moindre second rôle.
En revanche, Mimsy Farmer ne s'illustre guère dans l'un des rares rôles féminins de ce film d'hommes.
De manière générale, la réalisation de Giovanni se révèle assez approximative, parfois brouillonne, limitée par les contraintes techniques de l'époque et le souci de mettre en valeur Alain Delon, producteur du film.
On se consolera avec l'une des dernières prestations du monstre sacré Jean Gabin, toujours convaincant, et avec quelques scènes marquantes (notamment la dernière) qui jalonnent un récit un peu linéaire.
Cela reste du bon cinéma français des années 70, populaire et divertissant sans être idiot.