Stefani fait régulièrement le même cauchemar où elle voit ses grands-parents décéder lors du collapsus d’une tour.
Quasi une décennie et demie après le précédent opus, Destination finale - Bloodlines émerge enfin des limbes cinématographiques, quoique non dénuée d’une certaine familiarité. Ce sixième volet, ressuscitant une franchise que l’on aurait pu croire définitivement tréée, s’efforce de réinvestir les codes établis, non sans une pointe d’ingéniosité lugubre.
La scène de prémonition, pierre angulaire de cette saga horrifique, atteint ici des sommets d’efficacité macabre. Évoquant une catastrophe en hauteur d’une intensité particulièrement vertigineuse, elle déploie une ingénierie visuelle d’une telle habileté qu’elle est vouée à provoquer une anxiété chez les individus souffrant d’acrophobie. Rarement la Mort, entité intangible et implacable, n’aura orchestré un prélude aussi spectaculaire. Les mises à mort, quant à elles, perpétuent la tradition d’une inventivité goresque toujours plus débridée et improbable, flirtant avec les limites de l’acceptable et de l’absurde, dans une surenchère de détails scabreux qui ne manquera pas d'assouvir les appétits les plus insatiables.
L’apparition de Tony Todd, figure emblématique de la franchise, confère à ce chapitre une dimension poignante et inattendue. Son personnage, porteur d’une prophétie de sa propre finitude imminente, résonne d’une manière particulièrement troublante compte tenu de son récent et véritable décès.
Néanmoins, et malgré ces quelques fulgurances appréciables, le film ne s’affranchit pas pleinement des sentiers balisés par ses prédécesseurs. Le choix de substituer un cercle d'amis par une famille comme cible de la Mort n'apporte, en substance, qu'une variation superficielle au paradigme narratif. La mécanique du fatalisme est, en son essence, demeurée inchangée, ne parvenant pas à insuffler une véritable nouveauté conceptuelle. De surcroît, bien que le scénario effleure l’idée fascinante d’un potentiel répit, offrant aux personnages la possibilité de prolonger leur existence en sacrifiant autrui, il n’ose malheureusement pas s’engager pleinement dans cette voie. Cette réticence est d’autant plus regrettable que cette prémisse aurait pu générer des dilemmes moraux d’une rare complexité, conférant au récit une profondeur psychologique et éthique qui aurait indubitablement élevé le film au-delà du simple divertissement horrifique. Le refus d'explorer ces ramifications narratives constitue une occasion manquée, laissant un goût d’inachevé.