Destination Finale Bloodline, le sixième opus de la saga qui aura pris son temps. Alors que la saga nous avait habitué à un rythme d'un nouvel opus tout les 2-3 ans, elle a fait une pause pendant presque 15 ans.
Et après plusieurs pistes envisagées, mais renoncées (film qui se e dans le é lointain, film sur le monde des services d'urgence), c'est cette fois-ci la Mort attire ses foudres sur une famille qui n'aurait jamais dû exister, car ils sont descendants d'une femme qui a trompé la mort et permis à des dizaines de personnes de vivre et d'avoir une descendance (qui sont, potentiellement, les personnages des autres Destination Finale, sauf le 2).
C'est la formule habituelle, des réactions en chaîne qui provoquent la mort des personnages. Là-dessus, le film est très ingénieux dans sa mise en scène, car elle prend son temps et ne néglige aucun détail : rien n'est fait au hasard. Cela ne donne pas une forme personnifiée de la Mort, mais cela lui donne plus de rôle que dans les précédents opus, jamais on n'aura eu l'impression que la Mort se joue de cette famille. Aucune mort n'est aussi traumatisante que le carambolage du deuxième film ou la scène d'UV du troisième film, mais on a ce fort sentiment de malaise qui dégage de la licence où tout pourrait nous tuer, et dans la moyenne, on est dans le haut du panier de ce qui se fait de mieux.
C'est sans doute un des opus avec une des plus fortes personnalités dans sa réalisation, en témoigne le jeu des lumières qui est bien réfléchi en conséquence de la scène.
Maintenant parlons un peu de l'écriture, car le film propose les personnages les plus attachants de la licence. Et ça tient en 3 mots : c'est une famille.
Dans les Destination Finale 1, 3 et 4, on suivait une bande ados, certains ont une forte amitié, mais on joue très peu là-dessus, on peut avoir des personnages attachants (pour prendre en exemple le moins réussie des opus, Nate, le héros du 4, avait un altruisme qui faisait qu'on voulait quand même le suivre), mais c'est surtout le côté "bande d'ado de film de slasher" qu'on retiendra. Destination Finale 5, c'est la même avec des collègues d'entreprise. Et dans Destination Finale 2, les personnages sont rendus plus attachants, non pas par leur personnalité, mais par le fait qu'on avait le sentiment de personnes de tout les jours qui peuvent perdre la vie à tout moment.
Alors forcément, Destination Finale Bloodline, avec sa famille, gravie bien les échelons. Le sentiment d'amour familial entre les personnages est puissant. Le personnage dont la mort est spoilé dès la deuxième bande annonce, a une scène assez émouvante qui donne le sentiment d'injustice dans sa mort. Même le membre le plus antipathique veut tout faire pour sauver son frère, même si c'est de façon antipathique, on n'a pas envie de lui en vouloir.
Cela a donc la bonne conséquence d'avoir les personnages attachants, mais la mauvaise conséquence qu'au final on n'a pas envie de les voir mourir, et pourtant c'est le plaisir sadique qui fait la force de cette saga "ON A ENVIE DE LES VOIR MOURIR".
Et ce qui renforce cette contradiction, malheureusement, c'est le ton du film, qui a le cul assis entre deux chaises, entre son côté sérieux et tragique et son côté humour noir. Alors souvent l'humour du film est à propos,
, mais on a quand même des moments où cela marche moins bien, car on n'a pas envie de rire de la mort des personnages.
Ce qui fait que j'ai été déçu par la fin. J'aurai aimé un final dans le même registre que
, ça n'aurait pas empêché la forte référence qui est faite pour conclure ce film.
En parlant de référence si vous espériez le "No Way Home" des Destination Finale... C'est que vous avez de grands espoirs. Il n'y a que les deux premiers films qui sont référencés, mais peut-être que les autres ont aussi leur easter egg, au second visionnage, il y aura peut-être des choses qui me paraîtront plus évidentes.
Et bien sûr, on a le retour du médecin légiste joué par le défunt Tony Todd, mort en fin d'année, ce qui donne beaucoup de sens à sa dernière apparition. Si vous lisez que Bloodline enrichit la mythologie autour des films Destination Finale, je trouve que c'est à relativiser, car on ajoute juste cette histoire de descendance, à un moment on rappelle la règle du "Si tu tue quelqu'un, tu récupères son temps de vie", mais à part pour un gag, ça ne sert à rien. C'est surtout le personnage de Tony Todd qui est mis en lumière (je ne serai d'ailleurs pas étonné d'apprendre que le personnage aurait dû mourir dans ce film, mais avec la mort de l'acteur, c'était de mauvais goût de le mettre dans le montage final). Déjà car il a son origin story dans ce film (ce qui était dans mon bingo depuis des années), mais il apporte avec lui la morale du film... Une morale qui en vérité présente dans tout les films Destination Finale, sous différentes formes, mais voir cette morale donnée par le personnage humain iconique de la licence interprété par un acteur mort donne un sentiment particulier à ce film.
Alors qu'on soit clair, le film mériterait le succès, mais ça va engendrer de nouveaux films, mais on a plus que jamais le sentiment qu'on a fait le tour du concept, il ne faudra plus rien attendre d'un quelconque suivi.
Ce qui rend plus frustrant les faiblesses du film, cet opus avait un potentiel plus intéressant en tant que dernier opus qui se conclut en beauté qu'être le film qui relancera la licence. Au pire, je préférerais que cela se fasse par d'autres médias.
Mais pour l'heure... Bloodline est Top 2 des meilleurs opus de la franchise, mais cela aurait pu être un des films de l'année.