Ainsi donc, du Zombie en mode Snowpiercer, le tout en Corée.


Il faut bien reconnaître qu’il y avait quand même de quoi se méfier.


Et ça dure deux heures.


Les défenseurs du genre nous diront sans doute « métaphore sociale et psychologique », parce qu’on retrouve un clodo, un yuppie, une femme enceinte, un papa pas très impliqué, un méchant patron et des jeunes joueurs de baseball dont la batte s’avérera salvatrice… A part alourdir un film trop long, et qui plus est mal joué, toutes ces strates n’ont aucun intérêt. Nulle complexité, des leçons de vie en carton sur la solidarité et l’esprit d’équipe qui se résument à « Allez-y, courez pendant que je me fais déguster » ou « Ahahah, je te pousse vers les mutants pour mieux m’en sortir dans mon plan perso à moi que j’ai »


Reste donc l’action, voire la possible épouvante.
La thématique du train occasionne certes quelques variations : la remontée des wagons et les différentes stratégies qu’elle suppose, le jeu sur les tunnels permettant un répit précaire, l’effet de masse sur les parois vitrée et les différents départs constituent une trame qui évite qu’on sombre dans un ennui trop mortifère.


Mais il reste le corps à corps.
Bon dieu, c’est pas possible tout de même, le concept du zombie. Le truc le plus primitif qu’on puisse imaginer, un corps désarticulé avec des yeux blancs qui vient vers toi en ouvrant les crocs.
Et le premier qui me sort du « métaphore de la condition humaine mue par ses instincts primaires » je l’envoie mater du Bruno Dumont première période.


Ici, donc, ça éructe, on s’en fout, ça bouffe, on s’en cogne, ça court, on s’en tape.


Et ça dure deux heures.


Alors oui, l’amaigrissement progressif de la survival team pourrait être pris comme une forme d’audace, encore eût-il fallu qu’on s’attache auparavant à ces candidats au tartare géant
Les zombies, j’arrête : je crois qu’après Le crépuscule des morts vivants, nulle aube nouvelle n’est à attendre.

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le 21 août 2016

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Sergent_Pepper

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