Disons-le tout net : la note que je donne au film prend en compte le plaisir que j'ai ressenti à le regarder. Comme toute note (je dirais même : comme toute activité sur ce site), elle est purement subjective.
Non, parce que, franchement, si on ne devait prendre en compte que l'aspect technique, le jeu d'acteurs, le scénario, la mise en scène, etc., Délivre-nous du mal vaudrait bien moins.
Mais je me suis bien amusé en voyant ce polar fantastique aux prétentions vaguement horrifiques. L'histoire d'une enquête conte entre un flic new-yorkais et un prêtre exorciste junkie, se déroule dans une ambiance sombre et poisseuse, juste ce qu'il faut. La vision d'un New-York des bas-fonds, humide, sombre, glauque, est propice à une atmosphère qui laisse la place au fantastique. Ce New-York éloigné des skyline de Manhattan, des lumières de Time Square, des images de dépliants touristiques, se transforme en une sorte de Babylone crasseux où, du coup, on n'est pas plus surpris que ça de voir débouler des démons antédiluviens.
L'enquête suit son bonhomme de chemin sans vraiment laisser de temps mort. Le film se suit sans ennui. Ce rythme plutôt soutenu est à la fois un avantage, puisqu'on ne s'ennuie pas sur le film, et un inconvénient.
Parce que si on veut implanter un sentiment d'angoisse chez son spectateur, il faut savoir parfois lever le pied, prendre son temps. A force de vouloir maintenir un tempo, le cinéaste oublie parfois cet aspect de son film. L'horreur ne parvient jamais vraiment à s'implanter, laissant donc la place au seul polar fantastique.
Un polar, avouons-le, dont la progression ne réserve pas beaucoup de surprises. Le film suit un schéma classique. Le flic, d'abord réticent à une collaboration avec un prêtre, devra se rendre à l'évidence : ses suspects ne sont pas fous, ils sont possédés. Pire : lui le catho peu croyant devra plonger dans les méandres de sa foi vacillante pour trouver la force de combattre le démon. Au péril de sa famille, bien évidemment. Que du classique dans le cheminement des personnages et de l'histoire.
Quand je lis ce qui précède, je me demande bien pourquoi j'ai apprécié ce film. Impossible de répondre franchement. L'appréciation d'un film dépend de nombreux facteurs. Mais, en tout cas, malgré ses défauts, j'ai é deux heures vraiment sympa sur ce petit film sans prétention et qui privilégie l'ambiance plutôt que les gros effets. La preuve de mon extrême indulgence.