Fun, original et totalement déjanté, Death of a Unicorn est une belle surprise. Déjà, un film de licorne, c'est chouette. J’avais déjà vu Jappeloup, mais le cheval n’avait pas de corne. Ici, on plonge dans un univers de licornes façon My Little Pony, sauf qu’on met des paillettes dans un univers sombre et parfois gore.
Death of a Unicorn ne se prend pas au sérieux, et c’est sans doute sa plus grande qualité. Il est sans prétention, et ose tout : humour absurde, horreur grotesque, kitsch assumé. C'est une fable moderne et un peu foireuse mais qui assume pleinement sa médiocrité. Ce n'est pas un film brillant, il faut l'ettre, mais sympa pour un dimanche soir où l’on veut juste fuir le monde tragique dans lequel on vit.
Derrière ses blagues pas drôles et ses effets spéciaux grotesques, le film aborde des thèmes intéressants, comme la cruauté humaine envers la nature et les animaux. La symbolique de la licorne est bien exploitée (son exploitation par des riches est aussi intéressante dans le scénario). Néanmoins, c'est tellement foufou que le ton est parfois dur à comprendre.
Pour un projet A24, c’est étonnant. Le studio nous a habitués à des œuvres soignées. Ici, le visuel bien que correct se révèle classique. Il e après la volonté de choquer ou de faire rire bêtement. Certaines scènes restent jolies, malgré des moments franchement ridicules comme celle où la jeune fille touche la corne de la licorne. Cependant le côté kitsch et fantaisie est pleinement assumé donc ça e. Même si l'alternance entre kitsch et horreur est intéressante mais se révèle répétitif. Car le film flirte avec le pastiche de sitcom par moment, le gore, le teen movie, la fantasy... C’est audacieux, mais ce côté foutraque déroute par moments.
L'aspect caricatural peut agacer. On est là dans un pur divertissement. C'est un film fait pour poser son cerveau. Les personnages sont volontairement superficiels, creux, stéréotypés. Même Jenna Ortega bien qu'elle soit toujours convaincante. Avec son look piercing, teinture, on comprend l'idée que le réalisateur se fait des étudiants en histoire de l’art, il ne manque plus que le sarouel. Will Poulter s’en sort bien dans un registre comique.
La force du film, qui est sa folie de tout oser, peut finir par devenir sa faiblesse. A mesure que le film avance, c'est toujours absurde, mais le ton échappe parfois au réalisateur.
En résumé, Death of a Unicorn, ce n’est pas un chef-d’œuvre. Mais c’est un premier film intéressant et unique en son genre. Il ne plaira pas à tout le monde, mais il a le mérite d’exister. Une version encore plus « crazy » de Crazy Bear, mais avec des licornes. A regarder pour se vider la tête ou si vous aimez les licornes. Mais ne montrez pas cela à des jeunes enfants.