Dead Man's Shoes
7
Dead Man's Shoes

Film de Shane Meadows (2004)

"Dieu leur pardonnera et les laissera aller aux cieux... moi je ne peux le permettre"

Ma dernière bonne grosse claque dans ma tronche! C'est bien simple, je viens de finir le visionnage il y a une bonne demi heure et j'ai encore la tête remplie de sentiments divers et de multiples réflexions (ce qui, pour un blond, n'est pas simple....). En clair, c'est bien le bordel dans ma tête!

Ca commence comme un film classique de vengeance, ça ne paye pas de mine. Sauf que là, on n'est pas chez Tarentino mais plus chez Peckinpah (toutes proportions gardées, bien sûr). La violence est sèche, crasse, aucun esthétisme ou "coolitude" revendiquée. Les truands n'ont rien de classe, ils sont pathétiques, bêtes, lâches. En un mot, ils sont terriblement humains et c'est ça qui fait peur!

Richard, l'anti-héro par excellence est interprété magistralement par Paddy Considine (mais comment ce mec n'a-t-il pas plus tourner de films? C'est honteux de ne pas l'utiliser plus que ça!). Il est tout aussi attachant qu'il nous fait peur et c'est ça qui me met mal à l'aise. On en arrive à se demander à la fin du film qui de Richard ou des truands sont les plus humains! Car si on y réfléchit bien, ces voyous sont bien plus de gros connards débiles et abrutis que véritablement violents. De toutes manières, l'homme au sein d'un groupe devient souvent cruel (on s'oppose rarement aux actions de "son" groupe souvent par lâcheté et c'est tellement facile de s'en prendre aux faibles quand on est plusieurs). Et pour Richard, si on peut comprendre l'état d'esprit qui l'anime, on ne peut cautionner l'ensemble de ses actes (juge et bourreau). Bref, tout ceci amène à se poser des questions et à se demander jusqu'où on peut aller (chacun de nous tracera la ligne à ne pas franchir selon son avis).

Tout ceci est renforcé par l'atmosphère du film. La campagne anglaise avec ses bourgs paumés ressemblant au trou du cul du monde, ou rien ne semble devoir se er (et on peut souvent être surpris de ce qui s y e réellement de temps en temps). Meadows filme ses protagonistes sans aucun jugement, à le façon d'un documentaire sans concessions. Les faits, rien que les faits! Un style sans chichis, âpre avec quelques défauts mineurs dans la mise en scène.
Et cerise sur le cheesecake, la bande son superbe est de Aphex Twin.

Donc, un film qui ne peut laisser insensible et qui en rebutera certainement un grand nombre. Dérangeant.....


Pour l'anecdote, le film est dédié à Martin Joseph Considine. Renseignements pris (merci Wiki!), il s'agit du père de Paddy qui avait demandé à son fils, avant de mourir, de tourner une nouvelle fois avec Meadows.
8
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le 9 mars 2013

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Kowalski

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