Le film est pénible comme regarder de la pluie sur un mur de peinture fraiche, et c'est dommage car il n'est pas merdique tout du long. Ça vient petit à petit... Une méchante diarrhée après un chili frelaté.
Fraîchement adoubé avec Un Prophète, Jacques Audiart repousse loin les limites du crédible et du pathos, écrivant au fil des "on n'a qu'à dire que..." les plus forcés, creux et stupides depuis fort longtemps ( en vrac : Robocopine qui négocie des combats clandestins avec des gitans. Le boxeur qui se relève après s'être fait copieusement démonter la gueule, parce qu'il a vu les jambes de Robocopine arriver au loin. Le beau-frère qui sort son fusil pour calmer le jeu mais après ils restent potes, pas de soucis. Toute la scène du lac gelé... Pitié ! )
Ajoutez à ça l'utilisation d'une caméra si expérimentale qu'elle n'a même pas de mode Zébra pour signaler que les hautes lumières brûlent la rétine, et une morale complètement imbécile ( "la vie c'est dur, mais des fois c'est bien, mais quand même c'est dur" ) et vous obtenez assurément la fable la plus inepte de ces dernières années.
Si jamais vous voulez un vrai bon film sur la redemption, le pardon, et l'acceptation de soi, tournez-vous vite vers Der Krieger und Die Kaiserin de Tom Tykwer, et tout ira déjà mieux.