Loin d'être inintéressant. Mais pas très intéressant non plus.
Ce qu'il y a de bien, c'est que ce n'est pas un documentaire sur le cinéaste mais bien sur l'artiste. Cela n'empêche pas de créer des liens que du contraire (c'est même trop beau de le voir énumérer des thèmes comme si de rien n'était et de se rendre compte que ça correspond à toute sa filmographie). On en apprend un peu sur son é, son parcours : c'est bien mais au final c'est assez peu intéressant et Lynch ne dévoile que peu d'anecdotes réellement intéressantes. Et lorsqu'il aborde ses thèmes c'est pour ne pas dire grand chose... on a presque l'impression que c'était fait exprès. On l'écoute aussi philosopher un petit peu, mais là aussi c'est assez convenu (parfois il utilise des mots à lui pour dire des choses évidentes, genre ses idées d'aujourd'hui il les peint avec les couleurs du é ou un truc du genre...). C'est un peu décousu aussi ; quand il parle par exemple de ses mauvaises fréquentations, on s'attend à quelque chose d'un peu plus épicé... il parle d'un truc, 10 minutes plus tard il dit qu'il a enfin trouvé de bonnes fréquentations... et en fait on ne sait pas trop en quoi les autres étaient de mauvaises fréquentations. D'ailleurs le portrait est un peu trop lisse ; Lynch par Lynch ça donne un truc pas très bavard et pas très introspectif...
La mise en scène est assez contemplative. Cela permet de créer un rythme : on voit des œuvres finies, on voit des œuvres en production (avec Lynch en action), on voit Lynch penser et fumer. La photographie est jolie et les œuvres de Lynch sont impressionnantes (surtout que le réalisateur illustre toujours un propos avec le dessin adéquat). Lynch a un certain charisme aussi, enfin je ne sais pas si c'est vraiment du charisme ; il est énigmatique en tous cas et le voir plongé dans ses pensées, l'imaginer silencieux 14h par jour, ça fait un peu sourire.
Bref, c'est pas très profond, pas très complet, mais ça se regarde sans déplaisir, on apprend des p'tites choses sympas sur le bougre.