Version Director's cut :
C'est d'abord un voyage en Terre indienne que propose Kevin Costner avec Danse avec les Loups, à travers le journal d'un lieutenant nordiste qui va entrer en avec une tribu indienne, puis un voyage intérieur qui le confrontera à la réalité, celle des siens et des Guerres stupides.
Kevin Costner, lui-même d'origine cherokee, s'écarte assez vite du western classique pour décrire la vie d'un lieutenant solitaire, puis celle des Sioux du Dakota du Sud, soit un peuple vivant en symbiose avec la nature, mais capable d'autant de violence que leurs ennemis. Il met en scène une certaine bêtise, que l'on trouve chez tous les humains, et va finalement s'attarder sur ceux capables de réfléchir, tout en cherchant à rétablir une certaine vérité par rapport à l'histoire américaine, les vrais sauvages ne sont pas forcément ceux que l'on croit, comme en témoigne la terrible dernière partie.
Pour mettre cela en scène, il va d'abord chercher à créer une alchimie entre l'Homme et la nature, et c'est en cela que son protagoniste est ionnant. Il prend son temps pour mettre en scène cette alchimie entre ce dernier et les découvertes qu'il va faire lorsqu'il va avancer dans son voyage, sa façon de chercher le meilleur dans chacun de ses rencontres, humaines ou non. De ce fait, il est de suite attachant, et une fois é les premières minutes montrant bien les traumatismes de la Guerre de Sécession, son évolution va être aussi bien écrite que mise en scène, et finalement ionnante.
Il propose quatre heures de magie, avec une atmosphère tout le long prenante, intense lorsqu'il le faut, sublime ou mélancolique à d'autres moments ou triste lorsque c'est nécessaire, et démontre une incroyable gestion du rythme. On se laisse bercer par les pensées du personnage et cette ambiance unique, il démontre sa foi en l'humanité avec son propre personnage mais aussi son dégoût avec de nombreux autres, et il montre une faculté à faire ressortir une poésie de ces précieux moments où l'homme est en symbiose avec la nature, ainsi que ceux où deux cultures différentes arrivent à communiquer et échanger.
Totalement inspiré, Costner peint avec soin son protagoniste, un lieutenant qui ne rêvait que de grands espaces et de calme pour finalement trouver un fort abandonné et une immense solitude, où ses deux principaux compagnons seront un cheval et un loup. Il parvient à créer une authenticité sans se perdre dans l'aspect mélo, trouve la bonne harmonie et parvient à faire ressortir les émotions de ce personnage, et des enjeux qui vont être face à lui. Surtout qu'aucun des personnages n'est sous-exploité, et il rend justice à tous, notamment du côté indien et qu'importe si leurs intentions sont hostiles ou non, ils sont tous intéressants.
L'une des forces de Danse avec les Loups se trouve aussi dans la façon dont Costner capte ces magnifiques paysages, sublimant la nature via une superbe photographie. Plusieurs séquences en deviennent marquantes, voire épiques, avec un vrai souffle et une grande force. La bande originale signée par John Barry offre à ce spectacle une parfaite alchimie, tandis que, devant la caméra, les comédiens sont tout simplement remarquables, que ce soit Costner himself ou ceux interprétant les membres de la tribu indienne.
En signant Danse avec les Loups, Kevin Costner propose un grand western, à la fois magnifique, humaniste, intense ou poétique, avec une jolie histoire, de superbes interprétations ainsi qu'une mise en scène riche et émouvante, sublimant des paysages à couper le souffle ainsi que des relations humaines ionnantes.