Alors que la nouvelle de Lovecraft Le Cauchemar d’Innsmouth ne faisait que suggérer l’horreur en ne montrant aucune des atrocités commises par les habitants de la bourgade, son adaptation cinématographique Dagon, elle, fait tout le contraire.
Série B énervée, elle plonge dans les poncifs du cinéma d’exploitation fauché et enchaîne de manière frontale les scènes choquantes (à base de dépeçages et rites démoniaques aux effets spéciaux datés). On est bien loin de la subtilité et la grandeur des écrits de Lovecraft.
Pourtant, on sent durant tout le film l’amour sincère que porte le metteur en scène, Stuart Gordon, pour l’univers Lovecraftien ( dont il avait déjà réalisé deux adaptations auparavant). En effet, il s’évertue sur certaines scènes à suivre scrupuleusement et efficacement l’intrigue du livre et à disséminer de nombreux allusions à l'oeuvre de Lovecraft.
Il se dégage donc du film une grande générosité et donc, un certain charme, le réalisateur parvenant (surtout au début) à nous replonger dans l’enfer d’Innsmouth.