Vers quel nord vais-je ?

Les miracles de la distribution du marché de la vidéo font qu'on se retrouve régulièrement en face de bien singulières jaquettes dans les rayonnages. Et en particulier, toute une batterie de production nord-européenne qui échappent entièrement aux joies du grand écran. Le plus souvent, on comprend pourquoi.

Tout spectateur normalement constitué se doit de détourner pudiquement les yeux de telles tentatives cinématographiques. C'est bien entendu sans compter sur la curiosité proverbiale d'une grande partie d'entre nous, incapables que nous sommes de résister à la promesse d'un machin moyenâgeux, surtout s'il est filmé "on location", en l'occurrence ici la Norvège. On se dit fatalement "bah, si c'est nul, on verra au moins du paysage".

Le truc, c'est que ce type de productions (ne devant souvent leur existence qu'à la grâce de soutiens financiers nationaux) souffre habituellement des même types de défauts. Un scénario un poil court, quelques scènes ratées, le tout étant compensé par un jeu d'acteur souvent honorable et des décors parfois magnifiques.

"Dagmar, l'âme des viking" c'est d'abord un titre des plus étonnants, puisqu'il s'agit du nom du méchant principal (en l'occurrence une méchante, plutôt réussie) ce qui semble bien loin du "Flukt" original, qui est synonyme d'évasion (oui, je pratique le norvégien couramment sur Google).

Ça pourrait être honnête, si ce n'était une scène au ralenti pompeux ici (avec la musique HowardShoresque qui tâche), un pont un peu trop branlant là, et un final qui vient pas mal gâcher l'impression finale.

J'hésite depuis la projection entre un 4 peut-être sévère et un 5 condescendant mais jusque là, le plaisir de l'ambiance réussie et la rapidité salutaire de l'ensemble (1h18) me pousse à une magnanimité sans doute un peu coupable.

J'aimerais qu'il y ait une suite: les distributeurs français seraient bien emmerdés.