Prim Son Creak

Le titre en anagramme ça peut faire « fils guindé grincement ». Je me suis creusé la tête, t'as vu.

Rarement j'ai vu dans un film des scènes de sexe risibles à ce point. On n'y ressent aucune ion. Devant des scènes si peu ionnées, il est naturel que le film ne soit pas ionnant.

Crimson Peak se laisse regarder. Esthétiquement, c'est très abouti ; à croire que Guillermo a tout misé sur l'ambiance au détriment du reste. Le scénario est d'une banalité affligeante, les fantômes aussi. Une banalité très bien exécutée, certes.

J'ai vu ce film lors d'une soirée spéciale (merci Deviant Zone), projeté à la suite du Labyrinthe de Pan. Intéressant de voir les rapprochements entre les deux : Del Toro a ses petites manies de réalisateur.
Seulement, le Labyrinthe de Pan est empreint d'une identité visuelle forte, d'un cachet qui lui est propre. Quand on parle de ce film, on peut véritablement parler de renouveau d'un genre, d'une œuvre ne ressemblant à aucune autre.

Délaissant la folle singularité artisanale de ses monstres, qu'on peut particulièrement apprécier dans Hellboy II -véritable florilège de ce dont est capable Guillermo et accessoirement un de mes films favoris- nous voilà face à des fantômes numérisés, aussi bien faits qu'ils sont ennuyeux.

Jamais je n'aurais envie de revoir ce film. Une fois suffit largement à mesurer l'ampleur de son inutilité à mes yeux (ben oui, c'est mon avis personnel, patate). Les acteurs jouent bien mais l'écriture est ridicule, les décors sont beaux mais rien ne s'y déroule d’accrochant, le semblant d'intrigue se fait attendre sans qu'on ressente le moindre suspense, des monstres vont et viennent mais ne font jamais peur, même à coups de jump-scares au rabais.

Ni tension, ni ion, ni surprise.

Une même histoire peut être racontée de plein de façons différentes. Un film sur un mec qui cherche ses chaussettes peut-être intéressant s'il est réalisé de manière captivante. Un film sur des meurtres dans une maison hantée n'est rien si sa réalisation est trop classique et ses enjeux téléphonés.

On peut toutefois se contenter des belles images, pour ma part ça m'a suffit à er un bon moment. Mais j'en attend bien plus de Del Toro, qui a prouvé à plusieurs reprises qu'il était capable de créer du jamais-vu, du frisson, de l'aventure.

J'attends toujours un Hellboy III. Désespérément.