Aglaé 1/2

Chaque mercredi, une comédie française sort sur nos écrans. En juillet, on a eu : Loue-moi!, Mission pays Basque, Sales gosses, La colle et Valérian (je ne pouvais m'en empêcher). Aucun de ces films ne me donnaient envie de me rendre dans la salle. Puis, il y a eu la sympathique bande-annonce de Crash Test Aglaé, cela semblait sortir de l'ordinaire avec un ton décalé et absurde. Les sorties intéressantes se faisant rares fin juillet et début août, c'était l'occasion de découvrir ce film semblant atypique.

La découverte d'Aglaé (India Hair) est particulièrement truculente. Elle est attachante avec ses tocs, ses habitudes et son énergie. Le montage est en adéquation avec son tempérament, il y a du rythme, de l'humour et un imprévu avec la fermeture de son usine. Elle aime tellement son travail, qu'elle accepte un poste en Inde. Un choix incompréhensible pour tout le monde, sauf pour son confort psychologique. Pour effectuer le trajet -Inde, elle va voir deux de ses collègues la redre : Liette (Julie Depardieu) et Marcelle (Yolande Moreau). L'aventure sur les routes s'annonce périlleuse et drôlissime.

Le trio fonctionne à merveille. Elles ont chacune leurs motivations pour effectuer ce voyage et surtout, leurs caractères. On découvre un peu de leurs vies avec toujours une note de fantaisie, cela rend le film particulièrement agréable. Les détours par la Suisse, puis en Allemagne sont savoureux. C'est aussi à ce moment-là que le flm va perdre de sa vitesse. Lors d'une étape, Marcelle va trouver son bonheur. Pour quelques kilomètres, le trio se transforme en un duo moins enthousiasmant. Puis le duo devient un solo de contemplation à travers les yeux d'Aglaé. Les paysages sont magnifiques, mais les rencontres soient moins pimentées. La magie de la première partie a disparu et le road movie s'enlise dans les steppes du Kazakhstan.

Le léger virage pris par le réalisateur Eric Gravel ne me séduit pas. Il ne dramatise pas son film, mais lui retire sa délicieuse absurdité. Le procédé est récurrent dans la comédie française, surtout dite sociale. Loin de la et surtout de l'Europe, il semble aussi perdu que son héroïne, en ne sachant pas vraiment comment finir son histoire. Le brin de folie s'estompe dans les paysages désertiques et le temps semble long. On attend plus qu'une seule chose : arrivera-t'elle en Inde? Le suspense reste à son comble, surtout que la première séquence du film laisser augurer du pire.

Un premier film inégal perdant de sa poésie, de son humour décalé et absurde au fil de l'histoire. India Hair est merveilleuse, elle est bien entourée par Julie Depardieu et Yolande Moreau. C'est une semi-déception avec un léger sentiment de gâchis, dommage.