Un joli succès de fin d’année 2024, que ce « Conclave ». Auréolé de critiques très positives, le film d’Edward Berger a récupéré quelques récompenses, et surtout les faveurs du public. Plus d’1 million d’entrées en , et plus de 110 millions de dollars au box-office, pour un budget de seulement 20 !
Bon, assez causé pépètes, de quoi ça parle au juste ? Le pape vient de mourir, les cardinaux se retrouvent au Vatican pour participer au conclave, afin d’élire le nouveau pape. Thomas Lawrence, le doyen du collège, est chargé de l’organisation. Mais des événements et révélations troublantes vont le contraindre à enquêter au beau milieu du conclave…
Ce n’est pas la première fois que le sujet est abordé au cinéma, loin de là. On a déjà eu du drame, de la comédie, du thriller… Edward Berger propose une autre approche : le thriller politique ! En huis-clos, entre deux coups de théâtre, on verra ainsi ces courants politiques et religieux faire discrètement campagne pour orienter les votes. L’originalité étant que la succession de tours de votes permet de distiller le suspense, l’élection n’étant pas limitée en nombres de tours.
Le film bénéficie d’une mise en scène élégante, qui exploite bien le huis-clos. Et surtout, les interprètes sont excellents. Ralph Fiennes, Stanley Tucci, John Lithgow, ou Isabella Rossellini dans un second rôle important. Tout le monde joue en finesse et en subtilité, c’est un vrai plaisir de les voir interagir… et dans plusieurs langues !
Le scénario propose des idées très intéressantes. Sur l’aspect théologique, sur les courants au sein de l’Eglise, sur le profil recherché pour élire le chef de file des Catholiques… Il y a également une belle progression en termes de suspense, qui fait de « Conclave » un vrai divertissement de qualité.
Je reprocherai cependant quelques maladresses dans le récit. Les intrusions scénaristiques du personnage de Brian F. O’Byrne sonnent comme des facilités, et cassent un peu la dynamique du huis-clos, ce qui est dommage. Ou ce dernier acte qui propose des rebondissements très (trop ?) gros. Mais pas de quoi gâcher le plaisir.