Le ranger Marcus Hamilton (Jeff Bridges, hallucinant de justesse et de sobriété) poursuit à travers le Texas deux frères (Chris Pine et Ben Foster), qui braquent des banques qui appartiennent toutes à la Texas Midlands. De fait, ayant contracté de nombreuses dettes envers cette banque, ils comptent bien la rembourser avec son propre argent...
Il n’y a nul besoin d’un scénario complexe pour faire un bon film, Comancheria en est la preuve. Taylor Sheridan, scénariste du film, n’a en effet nullement l’intention de nous raconter une histoire dense et compliquée. Lorgnant du côté des frères Coen (dur de ne pas penser au superbe No Country for old men), son récit n’est pour lui que l’occasion de nous peindre la nature humaine dans toutes ses dimensions, à travers un road-trip au sein du Texas, porté par une superbe BO de Nick Cave et Warren Ellis. Pour cela, il nous propose une galerie de personnages savamment écrits, et parfaitement interprétés par des acteurs exceptionnels, de Chris Pine, qu’on n'avait jamais vu aussi intense, à Jeff Bridges, qui trouve sans nul doute ici un de ses plus grands rôles.
C’est cette subtilité d’écriture, sans manichéisme et pleine d’émotion (la rude mais solide amitié entre le ranger et son adt d'origine indienne peine à ne pas arracher de larmes au moment
de la mort de l'adt),
alliée à une mise en scène élégante et épurée, qui fait clairement sortir du lot Comancheria, mettant l’empathie du spectateur à rude épreuve, et nous brossant un brillant tableau de l’Amérique profonde qui se regarde avec un intérêt constant.