Le bonheur est dans le cinéma

Rome : fin des années 1980. Salvatore Di Vita apprend indirectement de sa mère la mort d'un certain Alfredo. Incapable de dormir, il se remémore quarante ans plus tôt son enfance et sa rencontre avec Alfredo, beaucoup plus vieux que lui alors projectionniste au cinema "Paradiso".

é un rapide début où l'on apprend la mort d'Alfredo, Giuseppe Tornatore nous emmène littéralement dans un petit village de Sicile suivre l'enfance de Salvatore alors surnommé "Toto", gamin débrouillard, malin et indiscipliné qui jongle entre sa famille pauvre, l'absence de son père qui est "à la guerre" puis sa rencontre avec Alfredo et le début de sa ion pour le 7ème art.

Un cinéma omniprésent et échappatoire d'une réalité pas toujours heureuse, lieu où les gens du village découvrent toute sorte du film et ressentent ensemble des émotions, allant du rire aux frissons, comme si ils ne faisaient qu'un dans la salle. Un cinéma ionnant pour les uns et fascinant pour les autres, à l'image de "Toto" qui collectionne les bouts de pellicule mais aussi un cinéma interdit à travers la censure du prêtre, parfois pour une simple scène de baiser, pour le malheur des spectateurs !

Giuseppe Tornatore dresse un portrait tendre, touchant et mélancolique de cette relation entre ce gamin et le projectionniste, sachant faire ressortir la profondeur et l'émotion de leurs relations sans pour autant tomber dans la facilité, l'excès ou le sentimentalisme mal venu. Il braque sa caméra sur Tornatore et donc sur une quarantaine d'années de sa vie, tout en offrant une réflexion sur le temps qui e, l'amour et les aléas de la vie.

Derrière la caméra, Tornatore maîtrise son film de bout en bout, gérant à merveille et parfois de belles manières les ellipses et remplissant ses cadres de plusieurs idées souvent bien trouvées. Le film est visuellement réussi, nous emmenant à travers l'Italie entre la Sicile (surtout) et Rome avec de superbes paysages. Les acteurs interprétant Toto, et ce à tout âge, sont impeccables, à l'image de Jacques Perrin pour le final magnifique où d'un simple regard il est capable de retranscrire toute l'émotion de son personnage, tout comme un grand Phillipe Noiret, qui lui aussi fait ressortir les émotions, la profondeur et l'évolution d'Alfredo. La vie de Toto est notamment accompagnée par la magnifique partition d'Ennio Morricone.

Une belle fresque sur quarante années de la vie d'un jeune gamin pauvre qui va voir sa vie transformée par sa rencontre avec un projectionniste, une vie ionnante, touchante, belle et mélancolique.
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films avec des rôles tenus par des enfants

Créée

le 19 déc. 2014

Critique lue 3.1K fois

56 j'aime

9 commentaires

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 3.1K fois

56
9

D'autres avis sur Cinema Paradiso

Le bonheur est dans le cinéma

Rome : fin des années 1980. Salvatore Di Vita apprend indirectement de sa mère la mort d'un certain Alfredo. Incapable de dormir, il se remémore quarante ans plus tôt son enfance et sa rencontre avec...

le 19 déc. 2014

56 j'aime

9

Cinema Paradiso
10

Cinema Paradiso - Numéro 1 de mon TOP 10 -

Critique éditée le : 23 novembre 2024..Faisons un grand plongeon dans les années 1940 à Giancaldo, charmant petit village de Sicile. Dans cette localité deux endroits retiennent l'attention des...

le 23 nov. 2024

48 j'aime

36

Les toiles mystérieuses

Le cinéma attendait son hagiographie populaire, Giuseppe Tornatore le lui a donné. Saga nostalgique sur l’Italie des années 50 aux 80, son récit e par le biais de ce divertissement populaire et...

le 10 mars 2017

44 j'aime

6

Du même critique

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble acc Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

173 j'aime

35

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

166 j'aime

53

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

154 j'aime

34