Quelle expérience géniale cette cinéxpérience 90 ! C'était une première pour moi. Quelle chance de tomber sur ce film que j'avais très envie de voir après les excellents J'ai toujours rêvé d’être un gangster et Asphalte de Samuel Benchetrit. Quelle chance encore, quel privilège même, de pouvoir discuter avec le réalisateur juste après la projection. Le film démarre très bien, avec un casting de rêve : Vincent Macaigne et Bouli Lanners deux de mes acteurs préférés. La salle rit de bon coeur pendant la première partie du film, puis deux hélicoptères se rencontrent et tout bascule, s'installe alors un malaise, une gêne tenace devant l'abandon total de toute humanité par Jacques Blanchot et l'acceptation imible de chaque nouvelle humiliation. Ce masochisme frigide nous interpelle car qu'est-ce qu'un homme sans volonté, sans haine mais sans amour non plus, totalement soumis ? On se pose alors la question : à qui ou à quoi suis-je soumis moi ? Ce film nous renvoie donc à notre servitude volontaire, que la Boétie, premier anarchiste, avait théorisé.
Au final la potion est amère mais le film ne laisse personne indifférent.
Quand même, quel bonheur que ce souffle de folie, (ce vent du nord, venu de Belgique ?), qui nous rafraichit.