"Chasing Mavericks", signé Michael Apted et Curtis Hanson en 2012, prétend surfer sur la vague de l’émotion et de l’héroïsme. En réalité, il s'échoue bien avant d'atteindre le rivage. Malgré quelques belles intentions, le film peine à éviter les écueils du biopic formaté et finit par ne laisser qu’une impression de fadeur, ce qui explique ma note de 4/10.
L’histoire vraie de Jay Moriarity aurait mérité une adaptation vibrante, audacieuse, capable de capturer l'intensité d'un destin hors du commun. Or, le film choisit la voie la plus facile : celle du récit balisé, des clichés sur l’apprentissage et la résilience, sans jamais prendre de risques narratifs. Chaque rebondissement semble coché sur une liste d’obligations scénaristiques. À force de jouer la sécurité, "Chasing Mavericks" se prive de l’âme qu’il aurait pu insuffler à son sujet.
Gerard Butler, pourtant solide en mentor torturé, et Jonny Weston, sincère dans son rôle de jeune ionné, ne peuvent compenser la faiblesse de l’écriture. Leurs personnages, réduits à des archétypes, peinent à susciter une véritable empathie. La relation entre mentor et élève, censée être le cœur battant du film, sonne trop souvent artificielle, mécanique, et finit par ressembler à un exercice imposé plutôt qu’à une évolution naturelle.
Il serait injuste de nier la beauté plastique de certaines séquences. Les scènes de surf sont spectaculaires, capturant avec brio la majesté des vagues. Mais cette virtuosité visuelle agit presque comme une diversion : elle masque difficilement l'absence de profondeur émotionnelle et thématique. "Chasing Mavericks" préfère flatter la rétine plutôt que de toucher au cœur, sacrifiant l’intensité humaine sur l’autel du spectaculaire.
La peur, la détermination, la solitude : autant de thèmes esquissés sans jamais être véritablement explorés. Le film se contente de slogans édulcorés et de dialogues convenus, évitant soigneusement toute zone d'ombre. Le résultat est propre, lisse… et profondément inoffensif. Dommage pour une œuvre qui voulait rendre hommage à un jeune homme ayant justement choisi d’affronter les plus grandes vagues du monde.
Avec "Chasing Mavericks", le spectateur attend une déferlante d’émotions et se retrouve face à un ressac timide. La sincérité du projet ne suffit pas à combler la paresse de sa mise en œuvre. À l'image d’une grande vague qui s’effondre avant d’atteindre la plage, le film échoue à nous transporter. Mon 4/10 reflète cette immense frustration devant ce rendez-vous manqué avec la grandeur.