Mouais, 2017 ne sonne pas pour moi comme un grand millésime pour le cinéma de Klapisch. Et oui, je compte impitoyablement ponctuer cette critique de jeux de mots bien pourris ayant l’œnologie pour thématique.
D'abord, les trois acteurs principaux ne sont pas à leur meilleur, tentant plus de crier les émotions que de les jouer, de les incorporer dans leur personnage, d'être leur personnage. Ils sont transparents. Ce qui ne manque pas d'étonner vu comment Pio Marmaï, Ana Girardot et François Civil sont très bons dans les deux films suivants du Monsieur.
Du côté de l'interprétation, il faut chercher dans quelques seconds rôles, du côté de Jean-Marie Winling, en beau-père saoulant, ainsi que de celui de la jolie et pétillante Karidja Touré, pour trouver quelques petites fulgurances de corps de ce point de vue-là.
Pour cette dernière, peut-être en partie parce qu'elle apparaît pendant les vendanges, un des rares ensembles de scènes à sonner juste parce que le cinéaste est vraiment dans son élément lorsqu'il filme des groupes, dans lesquels le ou les protagoniste(s) fait ou font de nouvelles connaissances.
Du côté du scénario, c'est du prévisible bien bouchonné, alourdit par les émotions faciles. Non seulement, j'ai vu venir à l'avance tous les rebondissements, à un degré que l'on devine même le contenu des inévitables flashbacks.
C'est dommage, car le milieu des vignobles est très peu évoqué par le cinéma. Avec des acteurs principaux mieux dirigés, un scénario prenant plus surprenant, on aurait pu avoir quelque chose avec une belle robe et du corps.
Les grandes métropoles sont nettement plus inspirantes pour le réalisateur que les cépages bourguignons. En effet, Klapisch est bien meilleur quand il filme du bitume, quand il filme le mouvement frénétique des villes.
Bon, vous allez me dire qu'il y a pas mal de séquences dans la campagne ou en bord de mer dans En Corps et que ce film assure pas mal. Oui, mais elles servent à montrer le personnage principal en train de se ressourcer, de se rebooster avant de se bouger à nouveau à fond (à travers la danse pour le cas précis de ce film !) dans un cadre urbain. Là, à part pendant les vendanges évoquées précédemment, la tranquillité des lieux ne permet pas de se mouvoir véritablement. Et Klapisch n'est pas bon du tout dans le statisme. Bref, un mauvais cru…