Il était couru d’avance que Brave New World serait une daube.
De par la superhero fatigue qu’a instauré la firme de Mickey par l’amoncellement de produits formaté sur les dix-sept dernières années. Dix-sept années d’un univers incohérent sur lequel on va appuyer la majeure partie du film à coup de références à des personnages et événements oubliés, Hulk en tête, l’un des plus vieux et plus mauvais épisodes de l’ensemble.
De par la recrudescence de l’envie de Disney de ne serait-ce que feindre l’effort de faire dans la qualité. En témoigne le réalisateur choisi, coupable de The Cloverfield Paradox, et faisant paraître loin l’ambition certes nauséabonde mais déjà plus louable (compréhensible?) d’exploiter des auteurs en les faisant rentrer dans le moule : Edgar Wright, Chloé Zhao ou autres Sam Raimi.
De par le tampon Captain America, celui-ci ayant toujours été le héros le plus chiant de Marvel (qu’il soit Steve ou Sam). Ses pouvoirs sont d’une banalité affligeante et sa personnalité aussi lisse que celles de Superman ou Mickey dans leurs univers respectifs. Quant à son statut de figure patriotique de propagande, qui traite la Maison Blanche et ses agences d'État comme des institutions honorables, demandant une forme de déférence, il est au mieux anachronique au vu du contexte de sortie, au pire nauséabond.
De par le sabordage opéré en dehors de l'œuvre à des fins marketing ahurissantes de débilité, posant la menace de Red Hulk dès l’affiche alors que celui-ci est monté en twist dans le scénario et n’apparaît que sur les dix dernières minutes. Ce qui est somme toute assez cohérent dans la stupidité de l’entreprise qui se conclue par la scène post-crédit la plus indigente de la saga, se contentant d’un dialogue entre Sam et le méchant à la teneur suivante : “Oui mais y’a d’autres univers, donc d’autres méchants, donc tu vas voir ce que tu vas voir”. On ne cherche même plus à aguicher pour la suite.
De par son refus de poser son villain comme une véritable menace. Chacune de ses actions se solde sans victime : un attentat à la Maison Blanche avec cinq assassins qui n’assassinent personne, une bataille aérienne où l’on tire des missiles sur la flotte japonaise mais qui ne semblent pas faire de dégâts, où un carnage mené par Red Hulk où l’armée envoie des drones hélicoptères pour ne pas choquer la ménagère. On nie le potentiel de nuisance du pas beau en le noyant sous un inexplicable voile d’anti-violence.
Brave New World semble n’être qu’un prolongement des séries les plus médiocres de la boîte aux grandes oreilles, alignant mollesse, mocheté, et insipidité dans ce que l’on appellera désormais le syndrome Deadpool & Wolverine, ou les putasseries auxquelles nous a habitués Disney cette dernière décennie, mais juste le constat que l’on semble être é dans la phase supérieure du foutage de gueule. Celle qui ne prétend même plus. Et ce n’est pas la présence de Robert Downey Jr. dans le futur de la licence qui me donnera tort.
Le fait que mis à part quelques soubresauts, comme le susnommé Deadpool et le dernier Spider-Man, les derniers films pop-corns prédigérés, prêts pour les toilettes, made in la Maison des Idées ne rentrent pas dans leurs frais est tout de même un maigre réconfort.