Call Me By Your Name attendait sur la table de chevet depuis quelques mois. J'en attendais beaucoup, je n'ai pas été déçu.
Et que la forme est belle. Grâce à la douceur des décors, des paysages, de la bande sonore, de la lumière, de la photographie... Tout nous paraît réel ; subtilement mis en abîme par certaines scènes longues, prenant le temps là où il doit être prit. Les basculements maîtrisés entre les langues italienne, anglaise et française amènent fraîcheur et respiration au récit. Le rythme est parfaitement équilibré et les 2h ent en un claquement de doigt.
Au milieu de tout ça, l'objet du film nous est projeté en plein visage sans que nous ne puissions nous en échapper : dans ce monde normé et hétéronormé, comment faire pour accepter nos désirs les plus profonds et les amours qui sommeillent en nous ? Comment jongler avec tous ses affects qui nous tordent l'âme et le corps ? Qu'est ce qui est mal et qu'est ce qui est bien ? Est-ce que ce mal est vraiment mal ? Est-ce que ce bien est vraiment bien ?
Il en ressort une merveilleuse ode à l'estime et à l'écoute de l'autre, de soi et de son enfant.
Chapeau à Luca Guadagnigno et aux 3 protagonistes principaux de ce sublime long-métrage. (avec une mention spéciale pour Timothée Chalamet qui a l'aube de ses 20 ans, livre une performance magistrale, justifiant bien des choses sur l'immense carrière qui est déjà la sienne)